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27 septembre 2008 6 27 /09 /septembre /2008 13:58

Le commerce du bois en forêt


Le 17 octobre 1597, dans la  Forêt de  Lande Pourrie un arpentage est organisé. Il aboutit à une adjudication par Jean-Jacques Romé Sieur de la Fontaine, Gouverneur et Lieutenant Général du Roi pour la réformation de la forêt de Lande Pourrie, d'une certaine quantité d'arbres qui se trouvent sur les terres fieffées de Jacques Le Bigot prés des Vallées au Curé.

 

Le 30 avril 1611, une adjudication est faite à Siméon Robbes de «  trente arbres de hêtres et quelques autres » sur une acre et demie de terre qui lui a été fieffée, ainsi qu'à Jean Robbes, au triage du Gué Angot.

 

En 1626, la forêt passe dans la Maison d’Orléans par le mariage de la Comtesse de Mortain, Marie de Bourbon, Duchesse de Montpensier  avec Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII. Mortain devint alors un relais de chasse. Sans y séjourner, la famille d'Orléans par l'intermédiaire de ses intendants devait contribuer à la prospérité du pays par la vente de landes et taillis défrichés de la Lande Pourrie, en secourant les pauvres dans les années de famine.

Le 10 août 1748, une autre adjudication  est faite par M. Lemoyne de Bellisle, intendant du Duc d'Orléans, et les Officiers des Eaux et Forêts du Comté de Mortain, de 170 arpents 5 perches de bois en la forêt de Lande Pourrie.

 

Les ventes (coupe de bois d’un certain nombre d’arpent) de Lande Pourrie sont situées dans les cantons suivants:

Garde de Tinchebray;

Triage d’Yvrandes;

Triage du Gas;

Garde des vallées de Ger;

Triage du Gué de la Motte;

Triage de la petite Volée de Ger;

Triage du Petit- Champ;

Triage des Estiveaux;

Garde du Franc Herbage;

Triage de la Pierre;

Garde de Bousentier;

Chênaies de Bousentier;

Garde de Mortain;

Triage du Haut -Gué;

Triage du Grand Taillis;

 

Le 10 juin 1749, un  état est arrêté au Conseil du Duc d'Orléans, des coupes de bois à faire pour l'année 1750, dans la forêt de Lande Pourrie. Puis le 17 juin, une ordonnance du même Conseil modifie l'état en ce qui concerne le triage (canton de bois eu égard au coupe faite) du Gué de la Motte, lequel est reporté et joint au triage du Petit Champ;

Du 20 juillet  au 4 août 1749, a lieu un bannissement (publication) des ventes à l'issue de la messe paroissiale de Saint Clément par Philippe Barbier ; garde de la forêt. La même proclamation est faite « au lieu du bassin de la ville de Mortain » et dans les paroisses de Bion, Saint- Georges-de Rouellé, le Fresne-Poret, Barenton, Ger, Tinchebray, Domfront;

Un autre bannissement  est annoncé le 9 août 1750, à l'issue de la messe paroissiale de Ger, par Laurent du Hauvel, garde de la forêt, avec la même proclamation au Fresne–Poret.

Du 7 au 20 septembre 1753, en  forêt de Lande Pourrie ont lieu des ventes de bois. Les bannissements des ventes, ont aussi lieu à l'issue des messes paroissiales de Mortain, Barenton, Saint-Clément, Ger, Domfront, Tinchebray, Saint Georges-de-Rouellé, Bion;

Le 6 octobre 1753. Le cahier des charges et le procès verbal de l'adjudication sont rédigés par Jacques Le Harivel, seigneur de Beauchesne et les Officiers de la Maîtrise des Eaux et Forêts, « pour 35 ventes de bois formant un total de 191 arpents 50 perches sises aux triages d'Yvrandes, du Gast, de la Vente, du Buisson, de la Petite Volée de Ger, du Petit Champ, de la Pierre des Chênaies de Boussentier, des Hautes Noes, de Beauchamp, du Haut Gué, du Grand Taillis. »

 

Plus de 170 ans plus tard, en 1923, l’organisation de la vente du bois et la forêt a beaucoup changé : «  Les propriétaires ne retirent pas de la forêt tout le profit qu’ils pourraient en retirer. Quelques bûcherons coupent  chaque année une certaine surface de bois quand les essences atteignent 14 ou 15 ans. Les arbustes et les grosses branches sont coupés et tassés en stères. Plus tard ces stères sont convertis en charbon. Les petites branches  restent souvent éparpillées sur le sol et sans utilisation. Elles y pourrissent. Depuis quelques années des personnes de la commune achètent une surface déterminée de bois dont la coupe peut être faite. Puis elles utilisent ce bois de façon plus rémunératrice. Elles en retirent non seulement du charbon, mais des fagots, des cercles à tonneau, du bois de chauffage. La vente  et la gestion des produits de la forêt, sont confiées à des « gardes particuliers » qui sont en même temps « gardes- chasse ».  Le salaire de ses gardes  est composé  d’une commission de tant pour cent qui porte sur le produit des ventes faites. Chaque année à l’automne, il y a un défilé de voitures à gerbes dans les sentiers de la forêt. Ces voitures vont s’emplir de bruyères et autres plantes herbacées. Les cultivateurs achètent le droit de « faucher de la bruyère » sur une surface convenue. Cette plante desséchée sert de litière aux animaux de l’espèce bovine pendant l’hiver et donne ensuite du fumier apprécié. » C’est en tous cas le point de vue de Monsieur Leneveu, instituteur à GER en 1923.

 

Les propriétaires de la forêt,


Si le Comté de Mortain a été créé en 1030 par Robert Duc de Normandie, depuis cette époque les comtes de Mortain qui se sont succédés avaient tous les droits, qu’ils n’avaient pas cédés aux religieux, sur la forêt de la Lande Pourrie.

En 1791,  le domaine de Mortain, et donc la forêt, appartient à Louis Philippe Joseph de Bourbon, Duc d’Orléans dit « Philippe Egalité », comme Député de la convention. Il vota la mort de Louis XVI, puis il meurt lui-même sur l’échafaud.

En 1792, la forêt avait été cédée  à Collet de Saint James, Maître de forge de Champsecret,

En 1800,  c’est  Messieurs Bachelier d’Arges et d’Inglemares qui en sont propriétaires. En 1805, ils reprennent les travaux de remise en état de l’établissement métallurgique de Bourberouge.

En 1823, la forêt est à Monsieur de Pracontal.

Le 18 juin 1827, le conseil  de GER unanime refuse la demande faite par Monsieur de Pracontal qui visait à récupérer tous les terrains sains et vagues de la commune. Le 9 septembre 1830, le Conseil entérine la décision du Ministre de l’Intérieur qui laisse à la Commune de Ger une bonne partie de la forêt de la Lande Pourrie (en tant que territoire communal) et en définit les limites.

Le 28 novembre 1831, le conseil proteste auprès des autorités pour que la partie de la forêt de la Lande Pourrie qui se trouve sur son territoire et qui appartient à Monsieur de Pracontal soit portée sur les rôles de contributions foncières, celui-ci bénéficiant de nombreux privilèges sans payer d’impôts. Il reste encore environ 760 hectares de forêt à cette époque.
En 1840, à la suite du  décès de Monsieur de Pracontal, la forêt devient la propriété de la famille de Failly.

 

Aujourd’hui la forêt de la Lande Pourrie serait détenue par  des compagnies d’assurance.

Comme beaucoup d’autres forêts,  elle a souffert  des tempêtes de 1999.

 Mais aujourd’hui le programme Européen, Natura 2000 (Il assure le maintien ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des habitats naturels et des habitats d’espèces de la flore et de la faune sauvage d’intérêt communautaire.) qui a pour objectif de « contribuer à préserver la diversité biologique sur le territoire de l’Union européenne. », a retenu comme site à protéger : La Lande du Tertre Bizet et la Fosse Arthour :

       « Le site s'intègre dans un paysage composite où alternent forêts, landes à bruyères, pointements rocheux et pierriers. Il regroupe deux secteurs voisins : la Lande de Tertre Bizet, occupant le versant septentrional d'une petite vallée et la Fosse Arthour, exemple typique de cluse profonde entaillée dans les grés armoricains et jonchée d'éboulis sur ses flancs. »

 

Le souvenir de l’activité économique et des métiers issus de la forêt  de la Lande Pourrie peut se retrouver dans des livres anciens, des documents d’archives notamment aux archives départementales à Saint Lô ou encore sur le site Internet de notre association (http://ger.50.free.fr).Ils permettent de garder la mémoire de la Lande Pourrie. Elle aura marqué la vie des femmes et des hommes qui en ont vécu directement ou indirectement  pendant plusieurs siècles.

 

Éléments de bibliographie

La première source est le site Internet de notre association, complétée par d’autres qui souvent recoupent ou confirment les informations citées.

Livres :

 

Guillaume le conquérant et les Normands au XIéme siècle. Pierre  BOUET Edt Charles Corlet, 2003,

 Histoire chronologique de la Normandie et des Normands des origines à 1204. Jean DUBUC Edt du patrimoine Normand

Etude juridique et historique sur le bailliage de Mortain. Maxime FAUCHON -1923 -Edt Le livre d’histoire. 2002

 Mortain et sa Bataille. Docteurs Gilles et Jules BUISSON 1946 Edt Maurice SIMON

Recherches sur l’arrondissent de Mortain, H Sauvage, 1981, Edt Gérard Monfort

 

La chouannerie Normande, Chaudeurge Alfred, Edt Fernand Lannore, 1982

Géographie de la Manche. Adolphe JOANNE Edt Hachette –1898

 Histoire de Lonlay-l’Abbaye dans les temps anciens. H. LEFAVERAIS,  Edt Le livre d’histoire 2002

Notre Dame de Lonlay.  Hippolyte SAUVAGE 1865 Edt F. LIARD A la bible d’or.

La MANCHE, les 602 communes. DELATTRE Daniel et Emmanuel  Edt Delattre 2002

L’Orne et son Histoire, André Edgar POESSEL, Edt Charles Corlet 1989

 

Histoire du Mont St Michel, Des Roches, in H Sauvage, recherches sur l’ardt de Mortain (1851)

 

Les forêts de France, Depelchin Fernand, 1885,  site Gallica

 

La résistance dans le Bocage Normand, André Debon, Louis Pinson, Edt Firésias, 1994

 

Actes Normands de la Chambre des Comptes sous Philippe de Valois, 1328-1350 - voir page 52 ) site Gallica

 

 

Légendes normandes recueillies dans l'arrondissement de Mortain , Hippolyte Sauvage (1890) – site Normania

 

Documents :

La commune de GER, Mr LENEVEU, Instituteur, Conférence pédagogique de 1913, document manuscrit.

Inventaire des archives anciennes,  Archives de la Manche.

  SERIE A. - Domaines Engagés.  A. 1183.

  SERIE  A. - Domaines Engagés. A. 1184

  SERIE  A. - Domaines Engagés. A .1185

  SERIE A. - Domaines Engagés.  A. 1189

  SERIE A. - Domaines Engagés.  A. 3963 

  SERIE A. - Domaines Engagés.  A. 3967 

  SERIE A. - Domaines Engagés.  A  3970 

  SERIE A. - Domaines Engagés.  A. 3971 

  SERIE A. - Domaines Engagés.   A 3984.

Fonds de l'ancien conté de Mortain 155 j 205 Ad de la Manche.

 

Revue de l'Avranchin et du Pays de Granville

A: RUAULT, Censeur des Etudes au Lycée Pilote de Sèvres (Seine et Oise) mars 1960

 

Revue du département de la Manche - tome 3 - 1961 fascicules 9

 

Etude sur une famille de fauconniers et de fonctionnaires du Comté de Mortain :

Les SEQUARD,. J. M. DURAND de Saint Front vice-Président du pays Normand

 

Images d’hier et d’aujourd’hui. BOULLE Pierre 

 

Sites Internet :

http://ger.50.free.fr

http://www.manche.equipement.gouv.fr/

http://draf.basse-normandie.agriculture.gouv.fr/

http://inpn.mnhn.fr/

http://mortain.free.fr/Legendes/legende

http://www.roynel.com

http://www.cartedefrance.tm.frhttp://www.cg50.fr/

http://www.normannia.infohttp://perso.wanadoo.fr/bernard.langellier/manche/manche.

http://www.ecologie.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=558

CD-Rom :

 

Dictionnaire de l’Académie,  1762,  Grand Atelier Historique de la Langue Française Edt REDON 2002-2003

Carte de Cassini, France Nord. CIDP 2000

 

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27 septembre 2008 6 27 /09 /septembre /2008 13:46

La forêt et les abbayes


La forêt de la Lande Pourrie était entourée par plusieurs abbayes et prieurés qui ont obtenu des droits considérables. Son bois répondait à la fois à un besoin, une nécessité mais était aussi  un privilège pour le clergé et constituait des sources de revenus importants.

 

Ainsi, à partir de l’an 1040, « Hugues, moine de Lonlay, dirigea l’abbaye pendant 40 ans. Robert, Comte de Mortain, frère du roi Guillaume le Conquérant, lui accorda pour l’abbaye le droit de prendre dans sa forêt de Lande Pourrie, autant de cordes de bois qu’il y avait de hameaux dans la paroisse de Lonlay... » 

 

« … Robert de Mortain était lui-même le chef de son église, aussi voulut-il accorder des privilèges considérables aux chanoines. Ainsi, ils eurent le droit de prendre dans la forêt de Lande Pourrie tout le bois nécessaire pour construire et réparer leurs églises, et tous leurs bâtiments sans exception, De plus, ils eurent la dîme de cette même forêt et purent y prendre tous les ans un cerf et un épervier. Le Comte de Mortain fit une part de son revenu aux serviteurs de Dieu, et prit un soin particulier de chacune des prébendes (revenus ecclésiastiques) fondées par lui ».

 

L’Abbaye Blanche, en l’année 1105, reçut des droits étendus sur la forêt de Lande Pourrie, tels que celui d'y prendre du bois pour la construction et pour le chauffage, celui d'y couper des herbes et de la fougère, et d'y faucher des joncs et tout ce qui lui serait nécessaire.

 

 Le Prieuré de Moutons en l’année 1120, éleva un second monastère de femmes, sous la direction du Roi d'Angleterre, Henri 1er et d'Etienne, Comte de Mortain. Il était auprès des limites de la forêt de Lande Pourrie, Il fonda aussi en 1130, l’abbaye de Moutons, dans la forêt de la Lande Pourrie dans la paroisse de Saint Clément.

 

«Vers 1172, le roi Henri d’Angleterre et Comte de Mortain,  donna aux moines de Lonlay le droit de faire chasser deux cerfs chaque année dans la forêt de la Lande Pourrie. C’était dans l’intérêt de leurs études, que les solitaires (les moines) recherchaient ce droit de chasse, et pour se procurer le parchemin nécessaire à la transcription des auteurs anciens »

 

En 1180 «Henri II, chassait en forêt de la Lande Pourrie, non loin de Barenton lorsqu’un brusque malaise le terrassa. Transporté au château de la Motte en Ger, il y fait son testament, mais la mort l’épargna. En souvenir de sa guérison, il octroya au prieuré d’Yvrandes le droit de pacage (droit d’envoyer son bétail paître dans certains pâturages) en forêt de la Lande Pourrie.»

 

En l’année 1225, le Comte de Mortain confirma le don que les « Dames de Moutons » avaient fait à Guillaume Bullot, clerc de la chapelle de Rancoudray qui dépendait d'elles. Cette chapelle, sous le nom de Notre-Dame, était située à l'entrée de la forêt de Lande Pourrie.

 

Philippe Il, Comte de Mortain, érigea, en 1327, dans la paroisse d'Yvrandes, un prieuré régulier,  auquel il donna un fond de terrain, à prendre dans la forêt de Lande Pourrie.

Diverses chartes confirmatives, portant les dates de 1204, 1343, 1385 ont été accordées au prieuré d'Yvrandes par Jean-sans-Terre, Roi d'Angleterre, par Philippe VI, Roi de France, par Richard II, Roi d'Angleterre, et par Henri V, Roi d'Angleterre, Régent et héritier du Royaume de France. Elles relatent la plupart des privilèges qui lui avaient été octroyés. De plus, un acte passé aux assises de Mortain, en 1286, et en l'échiquier de Rouen, en 1328, constate que les religieux du Plessis-Grimoult avaient, au titre de possesseurs d'Yvrandes, le droit de franchise pour le pacage de leurs porcs dans la forêt de Lande Pourrie.

 

Un procès-verbal du 7 avril 1391, a été dressé pour établir les droits du Doyen et des chanoines de l'église de Mortain dans la forêt de la  Lande Pourrie. Un autre, le même jour, proclame les droits du chapelain de la maladrerie de Mortain : il avait dans la forêt de Lande Pourrie la franchise « à coup de martel (marteau) pour édifier en ses maisons et outre les franchises dessus dites, prendre sur les porcs de passage de Ger,  « le tiers porc et les oreilles »  des autres porcs de passage  ».

 

 «….En 1399, les moines de Lonlay avaient renoncé au droit de chasser des cerfs dans la forêt de la Lande Pourrie….. »


 Pour l’Abbaye Blanche, Perette Leboeuf fut obligée en 1489 de présenter les titres de sa maison, afin d’obtenir du Grand Maître Réformateur des Eaux et Forêts de Mortain, l’exécution de ses droits dans la forêt de la Lande Pourrie.

 

Une information faite en 1460 et 1477 par Guillaume du Pontbellenger, prouve que le prieur d'Yvrandes ne devait rien payer pour le pacage de ses bestiaux dans cette même forêt de la Lande Pourrie.

 

En 1500, une autre sentence rendue par Louis XII, agissant au titre de Comte de Mortain, fixe les droits de ceux qui pouvaient prendre du bois dans la forêt de la Lande Pourrie ; « C’étaient : l’abbé du couvent de Lonlay, le doyen et le chapitre de Mortain, le prieur d’Yvrandes, le prieur du Rocher, le prieur de l’hôtel Dieu de Mortain, les religieuses et la prieure du couvent de l’Abbaye Blanche, la prieure du couvent de l’abbaye de Moutons et plusieurs autres gens d’église. »

 

Un aveu, (acte établissant une vassalité) rendu au Roi François 1er, le 24 février 1546, par Jean de Clinchant, chapelain de la chapelle de Rancoudray précisait les domaines qui en dépendaient. Ceux-ci, d'une étendue de trois cents acres de terrain, tant en landes et en bois de haute futaie, qu'en terres labourables, étaient enclavés dans la forêt de Lande Pourrie et situés entre les paroisses de Saint-Clément, Ger, Saint Jean-du-Corail et Bion. Cet aveu joignait en outre la chapelle de Maisoncelles et ses dépendances.

 

Le 11 avril 1575, les moines de Lonlay présentèrent une requête aux Officiers des Eaux et Forêts de Mortain pour être autorisés à prendre dans la forêt de la Lande Pourrie le bois nécessaire pour leurs réparations qui faisaient suites à l’incendie de leur abbaye, en mars 1574, déclenché par les Huguenots.

 

En 1644 la communauté  de l’Abbaye de Lonlay fut encore autorisée à prendre treize cordes de bois dans la forêt, en considération des services qu’elle rendait journellement. Elle n’avait pas (ou plus) de droit annuel sur cette forêt.

 

 Pour l’Abbaye Blanche, le 1 août 1679, Henriette de Quelain, dans un aveu, fit l'énumération de tous les droits, privilèges, franchises, dignités et libertés qui avaient été jadis concédés à son abbaye et qui consistaient dans « le droit de prendre dans la forêt de Lande Pourrie du bois de chauffage, et du bois pour réédifier, réparer et aménager aux évêchés d'Avranches, de Coutances et de Bayeux, tant leurs maisons, que leurs fours, moulins à eau et à vent, viviers, retenues d'eaux et pêcheries; dans le droit de faire faucher des joncs, herbes et fougères, de pêcher et de chasser tant dans les bois, rivières, chemins, qu'autres endroits; de prendre ramages, feuillages, fougères, terre, argile et pierres; droit d'avoir un fourneau à chaux et un à tuiles, et de prendre ce qui était nécessaire pour leur entretien. Et encore celui de prendre un cerf en temps de saison, dans la forêt. Enfin, l'exemption dans tout le comté de Mortain, d'étalage, monnayage, coutume, et celle de réparer ville, château et fossés, de faire le guet ou d'être soumises à toute autre exaction séculière. Quant aux charges imposées aux religieuses, elles étaient nulles en présence de tous ces privilèges, puisqu'elles ne devaient que servir Dieu dans leur maison, »

Les abbesses furent obligées, pour jouir de leur droit de prendre du bois de chauffage dans la forêt de la Lande Pourrie, de présenter leurs titres à André Benoist, Maître des Eaux et Forêts du Comte de Mortain.

 

On le constate, pendant très longtemps, pour les abbayes environnantes, la forêt de la Lande- Pourrie fut une source de revenus considérables que les Maîtres des Eaux et Forêts avaient parfois à faire justifier, tant les privilèges étaient importants, Nous savons ce que ceux-ci sont devenus après 1789.

 

 

La Forêt et la justice


« La grande forêt de la Lande Pourrie, aux portes de Mortain, avait provoqué très tôt la création de la juridiction de la Maîtrise des Eaux et Forêts. Elle était chargée de la répression des délits de chasse ou de pêche et devait veiller, à la conservation des bois. Avec la vicomté et le bailliage, c'était une des plus vieilles juridictions»

En effet, des contraventions nombreuses pouvaient demander une répression pour les dégradations commises dans les forêts du Comté de Mortain, notamment dans la forêt de Lande Pourrie. Elles firent sentir de bonne heure la nécessité de confier à des hommes spéciaux le soin de sauvegarder les droits des seigneurs.

En 1402, Guillaume, Comte de Tancarville, Grand Maître des Eaux et Forêts du Royaume, maintient les potiers de Ger dans leurs franchises, libertés et droitures sur les bois de la Lande Pourrie. Une enquête avait été ouverte par Hector de Chartres, Maître Enquêteur des Eaux et Forêts. À cette enquête, comparaissaient  plusieurs personnes notables ayant connaissance des usages et coutumes du pays et le frère de Messire Fraslin de Combry (chevalier de Du Guesclin) qui tenait le fief du Haut-Boussantier à Barenton, sergent fieffé de la forêt.

Le 13 juin de la même année, a lieu la confirmation par Hector de Chartres, des droits et coutumes qui appartiennent à Guillaume de Boudey, écuyer, dans la forêt de Lande Pourrie, à cause de la masure  de Courbocé, en la paroisse de Bion... «Guillaume de Boudey, écuyer, avait le  droit de prendre et avoir en la forêt du bois livré pour édifier, aménager et tenir en état les maisons et hôtel de Courbocé, le bois brisé et volé et tout bois mort accoutumé, avec le sec et le vert.  S’il n'a caable (bois versé et abattu) ni herbage pour toutes ses bêtes, (hors les  chèvres), panage (droit qui se paye au seigneur d’une forêt pour y faire paître les porcs)  pour tous ses porcs par tous les lieux de la dite forêt, et il a franchise d’avoir du bois en cette forêt pour édifier par livrée du verdier (Officier qui était établi pour commander aux gardes d'une forêt éloignée des maîtrises)  pour le moulin de Chavignolles »

 

En mars 1415, a été donnée une sentence du Lieutenant Général de Guillaume Hue, Seigneur du Rosel, Maître et Enquêteur des Eaux et Forêts du Comté de Mortain, condamnant le fermier du panage de la forêt de Lande Pourrie qui avait voulu mettre en garde, dans le manoir de Courbocé, des porcs saisis par lui dans la forêt. Il s'était vu refuser l'entrée du manoir par Jamin Secart.

 

 Le 7/06/1465, les habitants  de Ger sont confirmés dans leurs franchises vis-à-vis de la forêt de la Lande Pourrie.

 

 Pour St Jean des Bois,  « Les fermiers de Frédeville (Village où naquit Michelot Moulin) et des Abreuvoirs avaient le droit de bois mort dans la forêt de la Lande Pourrie et de pacage pour leurs bestiaux en payant un denier par bête. Frédeville avait une superficie de 3 acres et payait une poule et demie comme loyer. Ceux de la Broudière qui contenaient 32 acres devaient verser 10 sols 6 deniers à la Saint Michel, et 2 poules à Noël. Pour la Fleurière et ses dépendances de Frédeville et des Abreuvoirs qui contenaient 23 acres, le loyer était de 10 sols 6 deniers à la Saint Michel et 1 poule et demie à Noël. Ces fiefs appartenaient au Doyenné de Mortain. »

 

A partir de 1536, de nombreux litiges avec la famille de Montpensier eurent lieux. Le bois de la forêt «  ayant toujours été une matière recherchée notamment pour le chauffage et la construction, les privilèges anciens accordés aux potiers et paysans de Ger sont l’objet de nombreux litiges avec la famille Montpensier».

Enfin, « Monsieur  le duc de Montpensier donne procuration à Michel Sequard pour transiger et régler avec les usagers demeurant en la prévôté de Ger au sujet de leur franc herbage, pour transiger avec les habitants potiers et usagers de la paroisse de Ger sur l'opposition par eux formée aux fieffes faites dans le franc herbage par eux réclamé. »

 

 « En 1597, fieffe (ventes contre une rente perpétuelle ou foncière) est faite  par Jean Claude Rome, Sieur de la Fontaine, Commissaire Député par le Roi et par le Duc de Montpensier, Comte de Mortain, pour la réformation de la forêt de la Lande Pourrie, à Pierre Maloisel, cloutier demeurant à Ger, de diverses portions de terre, sises à Neuve-Lande, à l’Echaugette, à la Gerboudière, à la Butte-de-la-Soue et à la Lande  de Grémilly. Le feudataire (vassal, celui qui possède un fief) supporte les charges et sujétions des droits féodaux.

Il ne peut prétendre à aucun droit d’usage, ni liberté en la forêt, ni établir sur la partie fieffée, moulins, étangs, pêcheries, forges, fourneaux, ni aucun ménage au préjudice du comte de Mortain. »

 

A la fin du XVIe siècle, Monsieur de Sourdeval présente un mémoire sur les abus qui se commettent dans la forêt de Lande Pourrie: « Il demande qu'il soit défendu d'ouvrir carrière ou perrières (ce dit d’une carrière d’où on extrait des pierre) dans la forêt, car, sous prétexte de chercher la pierre, on dégrade et on fait tomber les arbres. Abus commis par les prétendus chasseurs de martres, qui abattent les plus gros fouteaux (arbre de haute futée ou hêtre), pour servir aux faiseurs de palerons et d'écuelles de bois. On abat également beaucoup d’arbres pour en chasser les mouches à miel. Le verdier qui marque le bois des francs usagers et des potiers  devrait avoir un commis pour enregistrer les noms des ayants droit. Il devrait être défendu de « transmuer aucune fieffe d’un lieu en un autre n’y de changer le nom », car on fieffe de cette façon en plusieurs endroits, sans l'avoir fait publier dans les paroisses. Il s'est bâti sans autorisation plusieurs fours à pots et l'on a mis plusieurs roues à potier dans la forêt, ce qui détruit le bois. Il faut assigner aux potiers de Ger un canton (portion déterminée d’une forêt) de bois près de leur paroisse, et ne pas les laisser choisir où bon leur semble dans la forêt. »

 

En 1610, Une requête est présentée à Mlle de Montpensier par les potiers et usagers, de la paroisse de Saint-Martin de Ger, qui demandaient le maintien de leurs droits et franchises dans la forêt de Lande Pourrie.  « Un nouveau procès a lieu pour supprimer « les privilèges », intenté par la Comtesse de Mortain en 1625.  Elle  échouera et  le procès se terminera par un arrangement amiable. »

 

Entre1622 et 1633, plusieurs procès ont lieu pour la paroisse de Ger, dont une déclaration des habitants devant le verdier de Lande Pourrie, au sujet de leurs franchises en l'herbage de la forêt, « avec obéissance de payer, suivant leurs droits et anciennes libertés, 12 deniers pour l'herbage d'un bœuf ou d'une vache et six deniers pour un génisson, si leurs bestiaux allaient pâturer hors du franc herbage ; »

Les déclarations des services, libertés et droitures que demandent les coutumiers et  les gens de Ger en la forêt de Lande Pourrie sont précisées : « Chacun a droit d'y prendre bois pour aménager, en payant au verdier 5 sous, à chacun des sergents fieffés 2 sous et 6 deniers, et au sergent de la garde 12 deniers; » 

Mais aussi le droit de « prendre du  bois brisé et volé, tout mort bois, le sec en estant (qui se dit du bois qui est en vie, debout, sur pied , sur sa racine.),  et le vert en gisant, le bois arraché depuis 1 an et 1 jour; à Noël un fou (hêtre) pour trefaoul (chouquet ou bûche de Noël) en payant 2 deniers de tréfouage; un fou et un jarry (chêne) pour le chartil (Grande charrette longue, dont les paysans se servent pour transporter leurs gerbes en grange) et les roues;

De plus : « Chacun a franche pâture pour ses bêtes dans un espace déterminé qui a pour bornes, d'un côté, le chemin Montais qui vient de Lonlay à La Croix-le-Comte par le pont de Biorbe ; » 

« Chacun a panage pour ses porcs; les coutumiers sont sujets à l'archerie c'est-à-dire à aller, quand ils en sont requis, avec le verdier ou son lieutenant, les sergents fieffés et les sergents à gages de la forêt, un jour par mois, à leurs dépens; s'ils y sont plus d'un jour, c'est aux dépens du prince; ils portent chacun un arc neuf en corde, des flèches et un bougon (arme à feu) pour guerrer (poursuivre) et prendre les malfaiteurs, pourvu que le verdier ou son lieutenant et les sergents soient embastonnés (armés) convenablement comme les dits coutumiers, pour prendre les malfaiteurs; à cause de quoi ils sont quittes et francs de coutumes pour vendre et acheter tant en la dite forêt qu'en tous les autres lieux du comté. »

 

Une sentence de Denis Mesnage, [1621-1639]  Maître des eaux et forêts du comté de Mortain,confirme les habitants de Saint-Clément dans leurs droits, franchises, dignités et libertés en la forêt de Lande Pourrie, et « donne mainlevée (Acte qui ôte l'empêchement résultant d'une saisie, d'une opposition, d'une inscription ) aux habitants de la Clouterie, de la Gasnerie, des Vallées et de la Foutelaie, en la paroisse de Ger, du droit d'herbage pour leurs bestiaux, conformément aux chartes de fondation du Prieuré Blanc dont ils sont nuement (immédiatement)] tenants; » 

 Par la suite, une lettre de Monsieur de Montholon chargeait les officiers du comté de Mortain de composer et transiger avec les habitants de Ger au sujet des procès et différents en raison des franchises qu'ils prétendent en la forêt de Lande Pourrie.

En 1650, un arrêt des eaux et forêts est pris  contre Simon Robbes et autres sur l'opposition formée à l'adjudication de parties d’une coupe des bois de Lande Pourrie.

 

La juridiction des Eaux et Forêts du Comté de Mortain, qui existait depuis plusieurs siècles, fut soumise à une réorganisation complète, suivant l'édit de 1689, qui créa la Grande Maîtrise de Caen, avec les Maîtrises particulières de Caen, Bayeux, Valognes, Vire et Mortain. Un autre édit, du mois d'octobre 1716, composa de plus chaque Maîtrise : « d'un maître, un lieutenant, un procureur du roi, un garde marteau, un greffier, un receveur des amendes, un garde général collecteur des amendes et d'un nombre suffisant d'arpenteurs, huissiers-audienciers et gardes nécessaires. »

Avant 1759, une décision du Conseil du Duc d'Orléans, sur les nouvelles représentations des habitants de Ger: les familles qui tiennent des fonds anciennement aliénés du domaine seront « maintenues dans la franche pâture pour leurs bêtes aumailles (bêtes à cornes, ou autres bêtes domestiques) dans l'étendue du franc herbage ; dans l'exemption des droits de coutume aux foires de Tinchebray et des Giguinières; ils ne peuvent prétendre le droit de pâture qu'ils réclament dans la forêt, parce que ce droit a cessé avec la sujétion de l'archerie (service des archers) qui anciennement leur était imposée comme  condition » (c'est en  conformité de cette décision que le notaire du terrier de Mortain est autorisé à recevoir leurs aveux.)

 

Voir la fin de l'article dans: La Forêt de la Lande Pourrie et Ger (suite 3)

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27 septembre 2008 6 27 /09 /septembre /2008 13:28

J'ai rédigé l'article ci-dessous pour qu'il  soit publié dans le 1er tome des 3 livres sur le village de GER dans la Manche. Je recommande ces livres à tous ceux qui s'intéresse à l'histoire de cette région de Basse-normandie. (1)

 

Selon l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN), la forêt de la Lande Pourrie couvre une partie des communes de Barenton, Bion, Mortain, Saint Clément-Rancoudray, Saint Georges de Rouelley, Saint Jean du Corail, Lonlay l’Abbaye, Rouellé.

Au cours des siècles passés, d’autres communes, en particulier au nord de Ger,  avaient une partie de la Lande Pourrie  sur leur territoire: le Fresne-Poret, Saint Jean des Bois, Yvrandres, Beauchêne et probablement Tinchebray et Sourdeval.

 

Aujourd’hui, nous trouvons la trace sur le territoire de GER de nombreuses « Prises » ou «  terres fieffées ». Elles ont été « prises à la forêt »  et défrichées au fil des siècles, ( de la "Prise Breillot" à la "Butte Rouge" à l’ouest, de la "Haute Louverie" et "Froidebise"  à l’ouest, de  "la Vente" et "la Source au nord," de "la Pepinière à la Verrerie" au sud) . Tous ces lieux ont été déboisés par les hommes et de nombreux espaces ne sont plus forestiers.

 

Des hommes dans la forêt

 

« Historiquement, une partie de l'activité industrielle et artisanale du Mortainais naît de la double richesse qu'offre la forêt de la Lande Pourrie : son bois, source d'énergie et son sous-sol riche en fer et en silice. Le fer donnera naissance dès 1566 aux premières forges. La silice permettra le développement des verreries de Mortain. »

 

Il y a plusieurs siècles, la forêt couvrait probablement le territoire de Ger. Des hommes sont venus s’installer sur la  « Montauger, Mota de Ger, Motte de Ger » pour créer un village qui est devenu GER.

«… La présence des Francs dans la forêt de Lande Pourrie et sur le territoire de la commune de Ger n'est pas douteuse. C'est là en effet qu'ils importèrent l'industrie de la poterie, comme l'atteste l'ancien réseau des chemins potiers dont Ger  était le centre depuis un temps immémorial; et l'occupation de Lonlay, par les Francs de Lonlay, qui jouxtait la forêt de la Lande Pourrie et le territoire de Ger, n’en est pas moins certaine…. »

 

En 1106. « Henri 1er arrêtait ses troupes (40 000 hommes) dans la forêt de la Lande Pourrie afin d’y célébrer une messe avant l’attaque de Tinchebray. La messe fut dite puis les troupes franchiront l’Égrenne au gué de la Motte et au gué Angot. »

 

En 1333,  Philippe de Valois prescrivait "de rembourser de leurs dépens les écuyers envoyés pour  inspecter la forêt de la Lande Pourrie" -

 

Vers 1342, « l'ombre des grands arbres de la Lande Pourrie et les lambris du château dissimulèrent les premiers conciliabules d'une vaste conspiration qui se trouve à l'origine de la Guerre de Cent Ans. Godefroi de Harcourt et ses amis, se mirent à la tête des conspirateurs contre le Roi de France et tinrent leurs premières réunions dans une grande chasse à laquelle leur chef les avait conviés. »

 

Vers 1357, des bandes de brigands, connus sous le nom de « Tuchins » (brigands des bois)  tiennent la Lande Pourrie où ils cachaient le butin arraché aux paysans des alentours. 

Plus tard, les chemins de la Lande Pourrie étant peu sûrs, la cloche de la chapelle Maisoncelle,  sur Saint Clément, sonnait chaque soir durant une heure pour guider les voyageurs égarés dans la forêt.

 

Sur le rocher du Petit-Mont-Saint-Michel, « une petite cellule, fut construite par des ermites sur la magnifique chaîne de rochers, qui formait anciennement la limite de la forêt de Lande Pourrie. Nous savons qu'au milieu du XIVe siècle, le rocher entier était indiqué sous la désignation de Montjoie (Mons Jovis), dernier souvenir qui se rattache à un temple païen construit à Mortain sous l'invocation de Jupiter. »

 

Le 6 février 1385," un  aveu (Reconnaissance que le vassal donne à son seigneur pour les terres qu'il tient de lui) de la sergenterie (Charges ou droits relevant du droit féodal)  fieffée de la Lande Pourrie en la verderie (étendue de bois soumise à la juridiction du verdier, c'est-à-dire à un officier  qui commande les gardes d'une forêt) de Mortain est  rendu par devant Messire Audoyn de Chauveron chevalier conseiller du Roy, garde de la prévôté de Paris.

Cet aveu  est rendu par Jehan de Parigny, demeurant en la paroisse de Barenton.

Le dit de Parigny prélève dans la sergenterie 27 livres 10 sols de rentes en 2 fermes. Il a le droit de francs panages (droits payés au propriétaire d'une forêt pour avoir la permission d'y mettre des porcs), droit de martel (marques qu'on fait aux bois)  sur chacune des souches, il a droit à la moitié de l'épaule  droite de chacun des  cerfs pris en la forêt. Il a ses bêtes franches et les  herbages de cette forêt. Il a la dîme aux dépends du Roy toutefois qu'il exploite les amendes. Il a le  droit de faucher le lendemain que le Roy a fait faucher les landes fauchables en la forêt. Il a valet et cheval pour prendre les malfaiteurs. Il doit être présent pour marquer le bois à coup de martel avec son bordier (fermier ou métayer). Il aide à juger les causes et reçoit la moitié de la coutume de tous marchés faits en la dite verderie"

 

Pendant la  période troublée de la Guerre de Cent Ans (1337-1453) apparaît la première trace écrite de l’existence de potiers. A Ger, ils avaient dû s’y installer depuis plusieurs siècles. Leur origine semble remonter à l’époque gallo-romaine. C'était, à n'en pas douter, la proximité de la forêt et les franchises qu'ils avaient pour profiter des bois qu'elle produisait, qui avaient favorisé leur établissement.

 

Ainsi un acte capitulaire « en date du samedi après la saint Grégoire 1391 » nous indique que les moines de Lonlay ont baillé en fief la terre du Cerisier  en Lonlay, prés de GER à un ancêtre des Breillot. Acte confirmé le 22 juin 1666 par un aveu d’André Breillot.

 

Dans les temps anciens, « St Jean des Bois s'appelait Saint Jean de Fonmaheut (du hêtre de Maheut), sur son territoire, à  la proximité de la forêt de la Lande Pourrie, il existait de nombreux charbonniers qui alimentaient les potiers de Ger et les cloutiers du Fresne-Porêt ». De nombreux échanges commerciaux avaient donc lieu à partir  des produits de la forêt.

 

Vers 1525, « s’ouvrait l’époque des guerres de religions et la guerre civile. La contrée ne fut pas épargnée. Les Huguenots de Montgomery attaquent Mortain  et l’Abbaye Blanche en 1562. La forêt de la Lande Pourrie fut, dans ces circonstances, pillée par les charbonniers, les taverniers et les boulangers de Mortain, du Rocher et du Neufbourg qui n’étaient plus surveillés quant au quota de bois à prendre en forêt. »

 

L’exploitation de la forêt était contrôlée. Cela a donné lieu à de nombreux litiges ou conflits. Les inventaires d’archives  citent de très nombreux procès et condamnations. Ainsi le 19 octobre 1609, André Benoist, sieur des ventes, Maître des eaux et forêts condamne Louis Heuzé à deux amendes pour avoir coupé et exploité indûment une certaine quantité d’arbres dans la forêt au triage de la carrière.

 

En 1614, des  poursuites sont exercées, à l’instance de Michel Sequard, procureur domanial, contre Charles de Fréval, sieur du Rosel et Pierre Postel, pour injures et violences contre les Officiers des Eaux et Forêts. La sentence de René Duhamel, Maître des Eaux et Forêts, nous rapporte la déposition des témoins: « Charles Le Tavernier de Saint-Jean du Corail, nous  dit que le quinzième du mois de janvier 1614, il fut requis par le dit Sequard pour aller avec lui au récolement des ventes de bois faites en la forêt de Lande Pourrie... Il était au triage (en terme d’eaux et forêts, se dit de certains buissons ou quartiers de forêt qui en font la division) des terres de RouIon en la dite forêt lorsque fut tiré un coup d'arquebuse. Il s'avança pour reconnaître qui avait tiré le coup, il trouva un homme, saisi d'une épée et d’un bâton de bois, assisté d’un laquais saisi de deux pigeons ramiers. Il leur dit; « voici des hommes qui veulent parler à vous» et de fait s'arrêta avec eux. Le nommé Postel fut mis en arrêt,  le laquais alla quérir son maître et je vis venir un troisième  homme habillé de gris, qui avait une longue arquebuse sous le bras qui s'adressa à Sequard en lui disant: « Par la mort Dieu, l’on m’a dit que vous écrivez contre moi ! » Ce à quoi Sequard lui dit « Monsieur, je ne vous connais point » ; et il nous requit pour l’interpeller et lui faire dire son nom. Lequel dit s'appeler : Charles de Fréval, sieur du RoseI. Alors Sequard lui dit: «  Ce n'est pas bien fait a vous de porter une arquebuse en la forêt et tirer au gibier, en préjudice des ordonnances du Roy et de l’intérêt de Mademoiselle la Duchesse de Montpensier ». A quoi il fut répondu par de Fréval qu'il tirerait et porterait son arquebuse partout en la forêt, et y tirerait et chasserait comme il le voulait. Fréval nous demandait « Mort Dieu, qui êtes vous ! »: Sur ce, il lui  fut commandé  « par le Roy » de quitter son arquebuse et de la rendre. Alors Fréval recula de cinq ou six pas et baissa le chien sur son arquebuse, la couchant en joue sur nous. ». Les archives ne nous disent pas à quoi furent condamnés les contrevenants mais  quelques mois plus tard le sieur du Rosel était de nouveau pris en train de chasser.

 

(« Les premiers Séquard, étaient chargés de la surveillance des bois et de la prise des oiseaux de proie pourle Comte de Mortain. A ce titre ils avaient des droits spéciaux, et faisaient partie du personnel des Eaux et Forêts, chargé d'assister le verdier lorsqu’il tenait ses assises de justice. » Le plus ancien que nous connaissons s’appelait Macé Séquart, « preneur d’épervier » en la forêt de la Lande Pourrie en juin 1335. »  )

 

Le 16 juillet 1630 est établi un procès verbal de visite de plusieurs loges et maison indûment construites aux abords de la forêt de la Lande Pourrie « et ou résident plusieurs pauvre gens, des métiers de charbonniers, forgerons, cloutiers, couteliers, boulangers, qui exploitent journellement et ruinent la forêt »

 

"Le 16 août 1727 à 9 heures du matin, Nicolas Levesque et Pierre Gauquelin Sieur de la Sablonnière, Conseiller-avocat et procureur du roi et de Monseigneur le duc d'Orléans,. Assistés de Maître Jacques  Casteboys, greffier commis en la dite maîtrise. En la présence de Maître Pierre  Messnage, Ecuyer, Sieur de la Boutrière, Conseiller-secrétaire du Roy, au dit comté de Mortain. [Sur l'avis qui leur avait  été donné], que l'on avait vu ce matin du feu dans la forêt de la Lande Pourrie, et beaucoup de  fumée au triage de Beauchamp. Ils ont  fait partir les deux gardes de la forêt pour découvrir et connaître l'endroit où était le feu. Ils ont  fait sonner le tocsin et battre la caisse dans la ville de Mortain et fait rassembler le plus grand nombre d'hommes qu'ils ont pu. Aussitôt envoyés faire sonner le tocsin dans les paroisses de Bion et de Saint Jean du Corail, qui sont adjacentes à la forêt, pour avertir leurs habitants de venir promptement au triage avec des instruments propres à éteindre le feu.

Arrivé sur les onze heures au  triage, Ils ont aperçu du feu et de la fumée sur une hutte à coté du rocher de la Roche Fichée à un endroit de la  forêt qui est nommé le Tertre des  Meslerotre. Etant parvenu, et ayant trouvé le feu très enflammé, Ils ont commandé  aux hommes de la ville et faubourgs de Mortain, et à ceux des Paroisses de Bion, Saint Jean du Corail, Barenton, Ger et Saint Clément qui s'y sont rendus et dont une partie avaient des haches, des bêches, des houes, et autres instruments de travail prompt a éteindre le feu. Ce à quoi  ils ont vaqué sur le champ. Pour cet effet, ils ont d'abord coupé du bois propre à battre le feu. Et après l'avoir battu et un peu arrêté, nous avons remarqué que le fort du feu s'était principalement attaché à deux pieds de chêne creux, .pourris et secs du haut…"

 

A la suite de cet incendie, dans son rapport, le Sieur de la Boutrière mentionnait très clairement que " ce feu a pris par la faute de quelqu'un [qui l'a allumé] pour enfumé les mouches à miel qui s'étaient installées dans un des chênes creux." Dans le même  rapport, il proposait que les habitants, qui ont combattu le feu,  reçoivent une indemnité de 15 à 20 Livres chacun.

 

Le 14 mars 1752 a lieu un échange de terres  entre le Duc d’Orléans et Clément, Julien, Jean- Baptiste Fortin demeurant à Rouge-terre en Ger. Ces derniers abandonnent une portion de terre en labour dans la pièce nommée le Breil des logettes à Saint Clément et reçoivent en échange 5 verges dans la lande de Hautequerolles.

 

 Plus tard, des hommes voudront s’installer dans la forêt ; ainsi André Millet, coutelier,  demandait, en 1766, à pouvoir faire construire en la forêt de Lande Pourrie un petit bâtiment sans cheminée et un moulin à repasser les instruments tranchants. Le Conseil du Duc d'Orléans décida que cette permission ne pouvait être accordée.  

 

Dans leurs plaintes et remontrances à l’Assemblée des Etats-Généraux de 1789, les paysans du Mortainais font valoir que « le sol qu’ils exploitent est presque partout stérile, pierreux et montagneux, qu’il est rempli de landes, de bruyères, de bois, où se réfugient des légions de lapins, qu’il est occupé par une vaste forêt d’où des bêtes fauves, surtout des loups, sortent et égorgent des moutons et des sangliers qui dévastent les récoltes. »

 

En 1797, Louis de Frotté traverse la forêt et les chouans, dont il est le chef, arrivent à Ger. Les chouans durant ce temps sont toujours très actifs, mais commencent à faiblir. Le 24 juin 1800, une bande mal armée, formée de chouans et de réfractaires au nombre de 1 200 environ, sort de la forêt  de la Lande Pourrie et envahit Barenton. Elle sera battue par les habitants et la Garde Nationale.

 

Pendant toute la tourmente révolutionnaire, la forêt, bien qu'éclaircie, servit d'abri à des prêtres insermentés (Se dit des prêtres qui, sous la Révolution, avaient refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé). Jusqu'aux pre­mières années de l'Empire, de nombreux insou­mis, pour échapper à l'appel aux armes, y vinrent grossir les rangs de l'armée catholique et royale. On s'y est souvent battu, plus souvent caché avec le butin pris aux Bleus des villes voi­sines, guerres d'embuscades et de guet-apens.

 

Pendant les conflits du 20ème siècle et notamment pendant la bataille de Mortain, la forêt a eu un autre rôle.

En 1944, des résistants  du Mortainnais qui s’étaient illustrés furent arrêtés. Ils ont  été fusillés  dans la forêt de la Lande Pourrie, à Saint Jean du Corail prés de Bourberouge.

 

 « Avec la paix, la forêt rendue au silence de ses friches ne connut plus que le jeu des saisons : le printemps fleuris­sant les ajoncs pour l'arrivée des courlis, l'automne pourrissant les landes et les changeant en marécages


La forêt a aussi suscité de nombreuses légendes. La plus connue est probablement celle du Roi Arthur qui a pour cadre le site de la Fosse Arthour en Saint Georges de Rouelley

 


  


 

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22 septembre 2008 1 22 /09 /septembre /2008 08:24

Depuis plusieurs années, j'avais le sentiment que notre patronyme était issu des villages qui bordent la forêt de la Lande Pourrie aux confins de la Manche et de l'Orne.

Dans un article précédent, je citais un aveu de 1660, qui lui-même citait, un acte capitulaire de 1381 qui montrait que des BREILLOT étaient installés à Lonlay l'Abbaye  dans l'Orne au hameau du Cerisier:

« Aveu rendu aux religieux de Lonlay par André BREILLOT, aîné du fief et masure du cerisier, sis à Lonlai-l’Abbaye, le 22 juin 1660, en son nom et au nom de ses puînés, qui sont……….. Louis BREILLOT, Brice BREILLOT et autres, contenant un acte capitulaire, en date de samedi, après la saint Grégoire 1381, par lequel Jean Ve, abbé de Lonlay  et tout le couvent du dit lieu, ont baillé en fieffe la terre du Cerisier( de serisio)….. »
Département de l’Orne : Série H 5368, Archives Ecclésiastiques, Abbayes et Prieurés, III et IV.


Je viens de trouver sur le site Gallica de la bibliothèque nationale un livre numérisé  intitulé:
"Archives historiques du Maine" dressée par Eugène Vallée en 1905
.

Il cite des "lettres de constitution des procureurs" du 18 octobre 1388 où sont nommés de très nombreux habitants du Craonnais dont un Estienne BREILLOT qui habite à Denazé près de Craon en Mayenne.

Cet Estienne BREILLOT était un adulte en 1388, il est probablement né vers 1360.

Il y a donc eu des BREILLOT en Mayenne avant 1360 ?



A suivre.
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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 19:33

Du temps de Charlemagne, on désignait sous le nom de maire (major) une sorte d'intendant, de condition inférieure, qui était chargé de la direction des exploitations, de l'entretien des manses et de la conduite des serfs. Vers le XIe siècle, ces fonctions héréditaires, à lever sur les tenanciers des domaines des taxes qu'ils s'appropriaient et à obtenir leur complet affranchissement, car ils appartenaient à la classe des serfs. A l'époque où les communes purent s'affranchir, elles placèrent à la tête de leur municipalité un officier qui prit le nom de maire.[1]


En général, les maires étaient nommés par le roi sur une liste de trois candidats dressée par la commune. Placés entre l'autorité royale et les volontés de leurs administrés, les maires se trouvaient dans une situation difficile, souvent périlleuse; aussi arrivait-il fréquemment que la personne désignée pour ces fonctions refusait de les accepter, et ce fut pour empêcher cet état de choses que, à Amiens notamment, une coutume ordonna de démolir la maison de quiconque voudrait se soustraire à ce dangereux honneur. Par un édit de 1564, Charles IX régla l'élection des prévôts, maires, échevins, consuls, etc.. et s'en attribua exclusivement la nomination.


En 1692, Louis XIV, qui faisait argent de tout, rendit les fonctions de maire vénales, et, dans un but purement fiscal, créa dans toutes les villes et communautés du royaume, à l'exception de Paris et de Lyon, des offices de maire dont tous les droits et attributions furent réglés par un édit du 5 décembre 1093. « Un édit de mai I702,  créa un office de lieutenant des prévois des marchands de Paris et de Lyon et des maires des villes et communautés du royaume, et quatre ans plus tard ( décembre 1706 ) un autre édit porta création d'un office de maire perpétuel et d'un lieutenant du maire dans chacune des villes du royaume, « pour être, lesdits offices, exercés alternativement par ceux qui en seront pourvus avec ceux qui sont pourvus de semblables offices créés par les édits de et 1702, sous le titre d'alternatifs et mi-triennaux. » Mais ces ventes n'ayant pas eu le résultat espéré, le 29 janvier 1715, un édit supprima les nouveaux offices et, à la charge de rembourser aux acquéreurs le prix des offices, accorda aux communautés la liberté d'élection, liberté qui fut illusoire jusqu'à la Révolution. » (Je n'était point du reste par un sentiment de libéralisme inconnu de la royauté que. cette concession était faite, c'était uniquement, pour exploiter les communes à qui l'on vendit chèrement le droit de nommer leurs maires.


 Enfin arriva la Révolution. La loi du 14 décembre 1789, en créant dans chaque commune des municipalités, donna le nom de maire au premier officier municipal. Il était élu par les assemblées primaires.


Les maires, dont l'existence est intimement liée à celle de la commune, devaient fatalement se ressentir des changements. C'est ainsi que, la constitution du 5 fructidor établissant des administrations municipales non plus par commune, mais par canton, le premier administrateur ne prit plus le nom de maire, mais celui de président.

La constitution de l'an VIII enleva au canton tout caractère de subdivision administrative et ne le considéra plus que comme circonscription judiciaire. Un maire fut de nouveau établi dans chaque commune; mais à la nomination élective des assemblées primaires on substitua le choix direct du gouvernement. Cette situation dura sous l'Empire et sous la Restauration et ne fut modifiée que par la loi du 21 mars 1831.

 

D'après cette législation due au mouvement libéral qui marqua les premières années du règne de Louis-Philippe, les conseils municipaux émanèrent du corps électoral et les maires ne purent être choisis que parmi les membres de ces conseils. La loi du 3 juillet fit deux catégories de maires : dans communes, chefs-lieux ou villes de plus de 6,000 âmes, les maires étaient nommés par le gouvernement; dans 36,350 communes par les conseils municipaux. C'était là un progrès réel. Aussi la loi du B mai 1855 eut à cœur de faire cesser cet état de choses et la nomination des maires fut réservée tout entière au pouvoir, qui put choisir ses agents en dehors du conseil municipal, partout où il rencontra une soumission aveugle. Les conseils municipaux, ne furent plus consultés et la plupart se trouvèrent présidés par des hommes qui ne tenaient leur mandat que de l'arbitraire et que rien ne recommandait à la confiance de leurs administrés. La pression exercée sur les populations par les maires de l'Empire fut tellement éhontée et tyrannique, plus tard le gouvernement présenta un projet de loi qui maintenait le droit pour le pouvoir de nommer les maires, mais qui l'obligeait à les choisir dans les conseils municipaux (juin 1870).

 

Après la chute de l'Empire, sous l'impression de la démoralisation produite dans le pays par ce régime détestable, l'Assemblée nationale vota la loi municipale du 14 avril D'après cette loi, les maires doivent faire partie du conseil municipal et sont élus par ce conseil au scrutin secret et à la majorité absolue. Si, après deux scrutins, aucun candidat n'a obtenu la majorité, il est procédé à un tour de ballottage entre les deux candidats qui ont eu le plus de suffrages et, en cas d'égalité de suffrages, le plus âgé est nommé.

Le maire est révocable par décret et, s'il est destitué, il ne peut être rééligible pendant une année. Toutefois le mode de nomination des maires n'est plus le même clans les villes de plus de 20,000 âmes, dans les chefs-lieux de département et d'arrondissement. Dans ces divers cas, c'est le gouvernement qui nomme les maires en les prenant toutefois dans le sein du conseil municipal.

 

 L'ÉTAT CIVIL & L'USAGE DU FRANÇAIS


En août 1539, François 1er se trouve à Villers-Cotterets pour y chasser.
Mais cela ne l'empêche pas de penser aux affaires de l'Etat et c'est, dans cette ville, le 15 du mois, qu'il promulgue la célèbre ordonnance, tenue par beaucoup, aujourd'hui encore, uniquement comme l'acte fondateur de l'Etat Civil.


Et pourtant, il s’agit de bien plus que cela.
En effet, I'ordonnance porte le nom de “Ordonnance générale sur le fait de la justice, police et finances”. Œuvre du Chancelier Guillaume Poyet, elle comprend 192 articles qui portent réforme de la juridiction ecclésiastique, réduisant certaines prérogatives des villes, organise l'Etat Civil et impose l'usage du français - à la place du Latin - dans la rédaction des jugements et des actes notariés.

 

En matière d'Etat Civil, l'ordonnance fait obligation aux abbés et curés de consigner dans les registres les déclarations de décès et les baptêmes.

 

Déjà, au Moyen Age, s'était introduit, pour les curés des paroisses, l'usage de rédiger des actes relatant certains événements intéressant les personnes. Auparavant, on devait s'en rapporter aux témoignages. Mais cela posait problème pour l'Eglise, les sacrements ne pouvant être donnés qu'aux baptisés. Ainsi, les curés furent-ils incités à inscrire les baptêmes sur les registres, avec indication des noms des parrains et marraines. Le plus ancien texte connu est l'ordonnance d'Henri le Barbu, évêque de Nantes, et porte la date du 3 juin 1406. D'autres évêques suivirent l'exemple, mais ce n'est qu'en 1563 que le Concile de Trente rendit obligatoire la tenue des registres de baptêmes et mariages.

 

Entre-temps, François Ier avait signé “l'Ordonnance de Villers-Cotterêts” qui, en fait, ne visait nullement à généraliser l'enregistrement des baptêmes, mariages et sépultures, mais promulguait les règles selon lesquelles les curés des paroisses devaient tenir les registres et rédiger les actes : “Aussi sera faict registres en forme de preuve, des baptèmes qui contiendront le temps et l'heure de la nativité et par l'extraict dudict registre, se pourra prouver le temps de majorité ou de minorité et sera pleine foy a ceste fin " (article 51 de l'Ordonnance).

 

En outre, les registres devaient être contresignés par un notaire et déposés au greffe du bailli ou sénéchal pour servir de preuves. En fait, cette dernière prescription fut que peu suivie et il faudra attendre 1736 pour voir l'obligation faite aux curés de tenir leurs registres en double et de déposer l'un des exemplaires au greffe du bailliage.

 

Ainsi, désormais, dates de majorité et de minorité, preuve de la filiation, preuve et date du décès pouvaient être officiellement établies. Toutefois, subsistaient certaines sources d'imprécision, voire de contestation.
 

Aussi, le grand mérite de l'Ordonnance de Villers-Cotterets est-il de rendre obligatoire l'usage du " langage maternel françois " interdisant l'emploi du latin dans la rédaction des jugements, ainsi que des actes notariés précisant : " Afin qu'il n'y ait cause de douter sur l'intelligence desdits arrêts, nous voulons et ordonnons qu'ils soient faits et écrits si clairement qu'il n'y ait ni puisse avoir aucune ambiguïté ou incertitude”.

 

Entre 1804  et le 21/06/1907 l'age  de la majorité matrimoniale était fixé à 25 ans pour les garçons et 21 ans pour les filles. Ils pouvaient, à partir de cet age, se passer du consentement de leurs parents pour se marier.

 Cependant ils devaient informer leurs parents par un acte dit : « respectueux » notifié par deux notaires ou un notaire et deux témoins.


A partir de 1896 un notaire seul suffisait pour les hommes de 21 à 25 ans.

De 25 a 30 pour les hommes  et de 21 a 25 pour les femmes,  l'acte respectueux devait, si le consentement n'était pas obtenu, être notifié encore deux fois, un fois par mois.

Apres 30 ans pour les hommes et 25 ans pour les femmes un seul acte respectueux suffisait.


En résumé, en FRANCE, pour qu'un mariage sans consentement parental exprès soit

valable, il fallait :


    1°) de 1556 au 19 septembre 1792, que l'époux ait plus de trente ans et l'épouse plus de

vingt cinq ans,


   2°) du 20 septembre 1792 au 29 ventôse An XII, que l'époux et l'épouse aient chacun plus de vingt et un ans,


    3°) du 30 ventôse An XII au 20 juin 1907, que l'époux ait plus de vingt cinq ans et

l'épouse plus de vingt et un ans,


   4°) du 21 juin 1907 au 4 juillet 1974, que l'époux et l'épouse aient chacun plus de vingt et un ans,


5°) depuis le 5 juillet 1974, que l'époux et l'épouse aient chacun plus de dix huit ans.

 


Pierre LAROUSSE, Grand Dictionnaire Universel du XIXème Siècle DVD edt Redon 2000

http://membres.lycos.fr/numa/major.html, Ordonnances des Rois de France, Règne de François 1er.Tome IX - 3e partie ;Editions du CNRS. - 1983

Textes originaux, code civil Edition 1816.

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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 17:25


 

Aujourd’hui, c’est une Commune de 524 habitants et 701 en 1975. Ils étaient 1402 vers 1895.

 

Pendant plusieurs siècles la paroisse de saint Georges de Rouelley fut rattachée à celle de  l’abbaye de lonlay, alors que le village a relevé de la Baronnie de SAINT PAIR.

 

En 1944 :

« La commune n'a été libérée en totalité  vers le 15 août. Les premiers soldats américains arrivèrent par le sud de la localité. Leur tactique consistait à pousser une pointe avancée avec quelques Jeeps et automitrailleuses jusqu'aux villages de Neuilly et la Giboudière puis ils repartaient vers le bourg, si bien qu'un jour nous avions les Américains et le lendemain les Allemands. Cette manœuvre dura 4 ou 5 jours. Un échange de coups de feu eut pour conséquence l'incendie d'un hangar agricole à la Giboudière.

Le bourg était défendu par trois canons sur la route de Saint-Cyr à la sortie de l'agglomération. Ce canon ne tira pas car il fut détruit sur place par les Allemands avant leur départ, celui du bas du bourg intervint peu, par contre celui du haut de la côte vers Barenton au lieu-dit "Plaisance" détruisit la première automitrailleuse américaine et tua ses occupants. Une maison d'habitation fut incendiée.

Le premier dimanche d'août les obus pleuvaient sur le bourg et ses environs. Un Allemand trouva la mort sur le trottoir près du "Lion d'Or". Plusieurs maisons furent légèrement endommagées et un certain nombre d'Allemands furent tué à proximité du canon situé sur la route de Barenton.


A la Fosse Arthour, près du Pont, une dizaine d'Allemands en embuscade dans les rochers anéantirent la première patrouille américaine, composée d'une soixantaine d'hommes dont 43 furent tués. Le pont fut cependant détruit et des mines furent posées aux environs. Par contre, deux jours plus tard, des Allemands battant en retraite furent cernés par une unité américaine et perdirent 8 hommes tués et 45 qui furent faits prisonniers.

Enfin les troupes allemandes reculèrent sans trop de résistance. Puis arrivèrent les convois importants des libérateurs, très généreux envers la population et distribuant cigarettes, chocolat, rations de toutes sortes à la satisfaction de tous.

Au cours des multiples avances et reculs pendant les combats, un agriculteur et sa famille partie à sa recherche avaient été retenus prisonniers durant 24 heures à 200 mètres de leur domicile. »

 

Aujourd’hui, le village se tourne vers le tourisme en proposant à ses visiteurs des sites de varappe et d'escalade, un plan d'eau de 3 hectares, des randonnées équestres et pédestres à la Fosse Arthour.

 J’ai déjà indiqué que parmi les descendants de Jean André Marie BREILLOT, né en 1788, à Saint Georges de Rouelley se trouve celui qui fut Maire de Hennebont dans le Morbihan. Il était lui-même descendant de André BREILLOT né à Lonlay l’Abbaye.

 

La Fosse Arthour


Située à la limite des départements de la Manche et de l'Orne, la Fosse Arthour doit sa renommée à son caractère sauvage et à la beauté de son site.

 Il se présente comme une gorge profonde de 70 mètres creusée dans une barre rocheuse. Au fond, coule la Sonce.

 Ce site a suscité un certain nombre de légendes dont la plus connue se rapporte au Roi Arthur, roi légendaire du Pays de Galles (VI e siècle après JC)

Cette légende rapporte que le Roi Arthur et son épouse s'étaient établi chacun dans une grotte située de part et d'autre de la rivière. Le roi n'était autorisé à rejoindre son épouse qu'après le coucher du soleil. Un jour, il enfreignit cet ordre avant le soir. Un gouffre se creusa dans le torrent où le roi disparu et où la reine désespérée, se précipita.

(D’après Hippolyte Sauvage dans son recueil des légendes normandes)

Il faut noter ici, que les Breillot les plus anciennement connus habitaient au Cerisier en Lonlay  L’abbaye.

Ce hameau du Cerisier est très prés du site de la Fosse Arthour qui, lui, est en  Saint Georges de Rouelley.

 

BOULLE Pierre : Images d’hier et d’aujourd’hui.

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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 16:49

 

 

« …….Après l’avènement de Charles VII en 1422 grâce à l’intervention de Jeanne d’Arc, celle-ci continue son combat contre les Anglais en compagnie du Comte Dunois né Jean d’Orléans, Comte de Mortain.[1]

 Le 12 août 1450 après la prise de Cherbourg, la Normandie redevenait française après une terrible guerre qui laissa de nombreuses traces dans le pays.

 Le 7 juin 1465, les habitants de Ger sont confirmés dans leurs franchises vis-à-vis de la forêt de la Lande Pourrie.


 En 1493 grâce au formidable essor des échanges maritimes l’industrie, l’artisanat et le commerce, font un bond en avant, les potiers de Ger en profitent pour conforter leur position sociale en codifiant et réglementant leur profession. Les potiers sont organisés en confrérie, dans laquelle, personne, excepté leurs enfants, ne peut entrer.

 Vers 1525, Ger semble connaître une période de tranquillité. Cette accalmie sera bien passagère puisqu’elle devait s’ouvrir sur la sinistre époque des guerres de religions et voir se rallumer ainsi le flambeau de la guerre civile. La contrée ne fut pas épargnée puisque les Huguenots de Montgomery attaquent Mortain en 1562.


 La forêt de la Lande-Pourrie fut, dans ces circonstances, pillée par les charbonniers, les taverniers et les boulangers de Mortain, du Rocher et du Neufbourg qui n’étaient plus surveillés quant au quota de bois à prendre en forêt.


  La fin des Guerres de religions


C’est avec un grand soulagement que les paysans accueillent le rétablissement par Henri IV de la paix religieuse en France lors de signature de l’Édit de Nantes en 1598.

C’est à la suite de cet événement que nous trouvons pour la première fois un écrit mentionnant le nom d’un curé de Ger, il s’agit de Pierre du Saucey qui abandonna la cure en 1599.

Ger possédait alors un notaire, Michel Mauger, qui exerça sa profession durant une longue période puisque l’on retrouve plusieurs de ses écrits jusqu’en 1610. Les curés de l’époque assuraient déjà le service de l’état civil ce qui  laisse aujourd’hui, grâce à une très bonne conservation de ces documents, la chance de posséder en Mairie des registres de 1613.

Le bois ayant toujours été une matière recherchée notamment pour le chauffage et la construction, les privilèges anciens accordés, en ce qui le concerne, aux potiers et paysans de Ger sont l’objet de nombreux litiges avec la famille Montpensier depuis 1536.

Un nouveau procès pour supprimer ces privilèges intentés par la Comtesse de Mortain en 1625 échoua et  se termina par un arrangement amiable.

En 1626 la forêt passe dans la Maison d’Orléans par le mariage de la Comtesse de Mortain, Marie de Bourbon, Duchesse de Montpensier avec Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII.

Plusieurs épidémies de peste ravagèrent nos contrées en 1626-1627. Les morts se comptaient par dizaines. Des récoltes désastreuses et des impôts toujours plus importants venant à la suite de ces périodes de famine et d’épidémies provoquèrent un climat de révolte chez les paysans. L’instauration d’une nouvelle taxe, la gabelle (impôt sur le sel) en 1639 est le point de départ de la révolte des “Nu-pieds” de Mantilly qui se propage dans tout le Mortainais et l’Avranchin et qui est sévèrement réprimée.


Le XVII° siècle, nouvelles famines et épidémies


 En 1727, 100 ans après les épidémies et famines que nous avons indiquées précédemment, Ger connaît de nouveau les plus grands malheurs. Sur les 1 800 habitants que compte alors la paroisse, près de 1 000 pauvres gens se nourrissent d’orties et d’herbes sauvages, qu’ils font bouillir sans sel et sans gruau. Les morts se comptent encore par dizaines. Seule une aide substantielle du Duc d’Orléans parvint à atténuer quelque peu ces terribles moments


 Le Siècle des Lumières


Une sordide querelle opposa en 1742 et 1743 les Potiers de Ger aux commissionnaires en beurre d’Isigny sur-Mer. À l’époque ceux-ci figuraient parmi les plus importants clients des  potiers. Le fond de ce différent n’était en réalité qu’une bataille entre concurrents (Ger et Vindefontaine près de Coutances) pour l’exclusivité de la fourniture des pots à beurre (tinettes) sur le marché d’Isigny qui était le plus important du Cotentin.

Les Potiers de Ger furent déboutés, ce qui ne les empêcha pas de maintenir leurs activités durant encore près de deux siècles.


 La période pré-révolutionnaire


 Ger semble avoir retrouvé pour quelques temps une certaine sérénité. Monseigneur Durant de Missy lors d’une visite en 1749 trouve l’église très pauvre. Deux prêtres, instruisaient les garçons et deux paroissiennes, les filles.

La Révolution de 1789

 Elle laisse Ger et les Gérois sans réaction particulière, les sentiments sont très partagés, apparemment dans les premiers temps, 2/3 de la population reste fidèle à la Monarchie et 1/3 est attiré par les idées nouvelles.

Dans leurs plaintes et remontrances à l’Assemblée des Etats-Généraux de 1789, les paysans du Mortainais font valoir que le sol qu’ils exploitent est presque partout stérile, pierreux et montagneux, qu’il est rempli de landes, de bruyères, de bois, où se réfugient des légions de lapins, qu’il est occupé par une vaste forêt (encore 1715 hectares environ en 1751) d’où des bêtes fauves, surtout des loups, sortent et égorgent des moutons et des sangliers qui dévastent les récoltes.

 Malgré tous les troubles qui éclatent dans cette période, l’industrie et l’artisanat de Ger semblent encore très stables, les 21 fabriques de poteries emploient près de 560 personnes.

 Le Domaine de Mortain appartient en 1791 à Louis Philippe Joseph de Bourbon, Duc d’Orléans, dit “Philippe-Egalité”, père de Louis-Philippe. Philippe-Egalité, député de la Convention vota la mort de Louis XVI (21 janvier 1793) et mourut lui-même sur l’échafaud la même année.

 Philippe-Egalité vendit suivant actes des 28 août, 4 et 11 septembre 1792 le Domaine de Mortain à Collet de Saint-James, maître de forge de Champsecret, mais dépouillé de la plupart de ses privilèges.

 La paroisse de Ger fut très éprouvée durant tout ce temps en raison des nombreux accrochages qui opposaient les Prêtres ayant prêté serment à la constitution civile du clergé et les prêtres traditionalistes. Sur huit prêtres qui se trouvaient à Ger avant la révolution, cinq qui n’avaient pas prêté serment durent s’exiler ou se retirer dans leur famille

 Après la suppression du culte constitutionnel, l’église fut dépouillée ; les statues furent brisées ou mutilées, les autels renversés. Puis les patriotes y célébrèrent les décades. Enfin elle fut changée en caserne. Le patriotisme de la majorité des habitants de Ger étant fort suspect, les autorités du district de Mortain jugèrent nécessaire d’envoyer là des soldats, pour protéger les hommes dévoués à la chose publique.


 Les Chouans attaquent Ger


 Le bourg de Ger fut, le 27 septembre 1795, l’objet d’un coup de main ou plutôt d’une surprise de la part des chouans dirigés par le Général Louis de Frotté.

 En partant d’Ambières, Frotté était passé sous les murs de Domfront puis avait passé la nuit à Barenton. Il avait décidé d’enlever immédiatement le cantonnement militaire qui venait d’être établi à Ger. A cette époque troublée, les Républicains avaient en effet installé des troupes dans toute la région : à Ger, au Fresne-Poret, à Juvigny, au Teillet en Romagny, à Mortain, à Saint-Hilaire… pour lutter contre la chouannerie qui sévissait en Normandie. Fort de 180 à 200 hommes, la troupe de FROTTE quittait Barenton vers 11 heures et demie du matin, se glissait silencieusement au travers de la forêt de la Lande-Pourrie et à deux heures ses chouans apparaissaient dans le bourg de Ger.

 
L’administration communale dut connaître quelques problèmes à la fin de 1799, période durant laquelle Bonaparte affirmait son pouvoir par le coup d’état du 18 Brumaire (9 et 10 novembre 1799). A cette époque, Guillaume Guesdon, Président de l’administration du canton de Barenton assisté de Gilles Lefranc, secrétaire en chef, assure l’intérim de l’administration de Ger.

 Le 10 juin 1800, Gabriel Esneu « Hautes-Brousses » devient Maire, Julien Leprovost est adjoint.

 Les chouans durant ce temps sont toujours très actifs, mais commencent à faiblir. Le 24 juin 1800, une bande mal armée, formée de chouans et de réfractaires au nombre de 1 200 environ, sort de la forêt et envahit Barenton. Elle se laisse battre par les habitants et la garde nationale.


 Ger après le Concordat


L’église fut rouverte et rendue au culte dès l’époque du Concordat (qui eut lieu le 16 juillet 1801 entre Pie VII et Bonaparte). M. Esneu « Hautes-Brousses », agent municipal qui avait souvent demandé à Dieu la consolation de voir le culte catholique rétabli, s’empressa de la faire nettoyer, releva l’autel et fit réparer les statues, les paroissiens firent faire des bancs, et contribuèrent à procurer les choses nécessaires pour le culte. Peu après, on fit aussi réparer le presbytère.

 Bourberouge et la forêt de la Lande-Pourrie passent à MM. Bachelier d’Arges et d’Inglemare. En 1805, ceux-ci reprennent les travaux de remise en état de l’établissement métallurgique de Bourberouge.

 Guillaume Louvel devient le 29 août 1806 le premier garde champêtre de Ger et doit veiller à la tranquillité des 2791 habitants que compte alors Ger. Pierre Véron “Les Fieffes” est devenu conseiller d’arrondissement.

Ger à cette époque à l’apogée de son expansion commerciale et artisanale compte encore 5 moulins.

 Le métier de potier est toujours florissant et emploie plus de 500 personnes.

 Compte tenu du nombre d’enfants, le conseil municipal est obligé, de demander la création d’un poste d’institutrice titulaire et 2 auxiliaires pour enseigner aux filles qui sont au nombre de 105 environ.

 En 1822 Ger est rattaché au Bureau de Poste de Mortain.

 En 1823, la forêt de la Lande-Pourrie change de main une nouvelle fois et passe à M. de Pracontal.

Le 15 mai 1826, le Conseil refuse de céder des villages de Ger à Rancoudray pour la création d’une succursale de la Chapelle de Rancoudray.

 Le 11 août de la même année est créé le premier bureau de bienfaisance de Ger.

 


 La vie quotidienne au XIX° siècle


 La Forêt de La Lande-Pourrie


Le 18 juin 1827, le conseil unanime refuse la demande faite par M. de Pracontal qui visait à récupérer tous les terrains sains et vagues de la commune. Le 9 septembre 1830, le Conseil entérine la décision du ministre de l’Intérieur qui laisse à la Commune de Ger une bonne partie de la forêt de la Lande-Pourrie (en tant que territoire communal) et en définit les limites. Précisons que cette décision n’intervient en réalité que pour constater un état de fait.

 Le 28 novembre 1831, le conseil proteste auprès des autorités pour que la partie de la forêt de la Lande-Pourrie qui se trouve sur son territoire et qui appartient à M. de Pracontal soit portée sur les rôles de contributions foncières, celui-ci bénéficiant de nombreux privilèges sans payer d’impôts.

 Il reste encore environ 760 hectares de forêt à cette époque, contre 1 000 en 1791 et presque le double 100 ans plus tôt.


 La poterie périclite


 Avec l’avènement de l’ère industrielle, les potiers qui ont toujours conservé un mode de travail presque ancestral, ne peuvent lutter contre les poteries anglaises qui inondent le marché et qui sont d’un coût bien moindre, puisque faites en grandes séries. Ne sachant pas s’adapter, cette industrie locale qui emploie encore 555 hommes en 1840 va sombrer lentement. Il en est de même pour la papeterie du Gué Thibault qui disparaîtra rapidement.

 Ne connaissant pas les fonds du chômage à l’époque, le conseil municipal de Ger afin de venir en aide aux nombreux ouvriers de la Commune qui souffrent de la vie chère et manquant d’ouvrage, en raison des faits exposés ci-dessus, destinait les excédents du service vicinal à l’emploi de ces ouvriers qui devaient casser des pierres pour l’entretien des routes.

 La diminution de la population (2 610 habitants en 1836) coïncide également avec des émigrations de plus en plus importantes de jeunes paysans en direction des villes.

Les terrains nécessaires à la construction de l’école et de la Mairie sont achetés en 1838 de même qu’un terrain supplémentaire pour que le marché du jeudi, qui a lieu depuis un temps immémorial bien qu’il ait été réduit durant la révolution, bénéficie de suffisamment de place.

 La forêt change encore de propriétaire, lors du décès à 47 ans (1840) de M. de Pracontal, elle passe dans la famille de Failly.

En 1841, un important incendie ravage une bonne partie du Bourg.


 La Révolution de 1848


 Le 19 mars 1848, après la messe, le maire M. Lemoine, les adjoints, les conseillers municipaux et les officiers de la Garde Nationale drapeaux républicains en tête se sont placés sur la partie la plus élevée du mur du cimetière (près de l’église) et après avoir fait battre le rappel, ont proclamé la république devant plus de 1 000 personnes enthousiastes. Des banquets furent improvisés, et la plus franche cordialité n’a cessé de régner.

 L’Abbé Bailleul tenta de réunir une somme suffisamment importante pour construire une nouvelle église, l’ancienne ayant été gravement endommagée par la foudre le 14 août 1836 et réparée tant bien que mal, mais il n’y parvint pas.

 En 1891, Ger ne compte plus que 2 055 habitants, on dénombre encore 150 villages habités.


 Ger entre dans le XX° siècle


 Le 20 mai 1900, Monsieur Frémont devient maire.

Le 28 novembre 1909, le conseil municipal décide l'acquisition de 7 lanternes à pétrole pour l'éclairage public.

 En 1912, Ger compte 1712 habitants, les potiers exportent encore pour plusieurs millions de francs de poteries, les cultivateurs exportent 12000 quintaux de sarrasin, mais importent 300 tonnes d'engrais minéraux et 15000 hectolitres de pommes pour faire du cidre. 2500 quintaux de farine sont nécessaires à nos boulangers.

En 1913, Ger a vu disparaître une industrie très florissante au XIXème siècle : les cloutiers.

 Le 4 août 1920, après la Grande Guerre qui a vu tomber bon nombre de jeunes gérois, le Conseil Municipal sous l'impulsion de l’Abbé Hamelin décide la construction d'une nouvelle église. C'est à un enfant de Ger, l'architecte Vaugeois, qu'en fut confiée la réalisation…….. »

 

En juin 1944 Ger fut libérée comme tous les villages du Mortainais :


 «  Le 5 août 1944, la population du bourg de Ger a été évacuée dans la campagne, du fait des bombardements alliés qui avaient pour but d'une part d'anéantir les trois importants postes de D.C.A installé l'un à la Croix de l'Essart, l'autre près du groupe scolaire actuel et le troisième sur la route de la Vente et d'autre part, de couper les routes empruntées par les convois et renforts allemands montant en ligne vers Mortain.

Beaucoup d'habitants du bourg étaient réfugiés au hameau de la Source (70 personnes environ). Le reste de la population était disséminé en campagne ; vivant en petites collectivités dans lesquelles chacun se ravitaillait ou donnait comme il pouvait, pratiquant une sorte de camping imposé par les circonstances et qui dura une dizaine de jours.

 Les Alliés mirent six jours pour parcourir les sept kilomètres les séparant du hameau de Bonsentier en Barenton jusqu'au bourg de Ger. Les combats autour de la forêt sur un terrain très accidenté, furent très meurtriers. Des combats à la baïonnette eurent lieu près du Gué-Rochoux. Un agriculteur fut tué au village du Breil pour avoir refusé une poule aux occupants. Vingt et une victimes civiles de Ger furent recensées entre les 5 et 14 août.

L'arrivée des Alliés le 14 août au bourg de Ger fut saluée par les cloches de l'église, sonnées par des jeunes remontés en éclaireurs de la campagne. Cette manœuvre pouvait être dangereuse car les Allemands avaient démonté l'horloge de l'église pour installer un poste" de guet. Les troupes alliées furent accueillies par l'adjoint au Maire.

La partie Est de la commune, vers le pont d'Egrenne, ne fut cependant libérée que le lendemain après un véritable massacre causé par l'artillerie américaine cherchant à interdire le passage aux convois allemands qui se repliaient en direction de Flers.

 Le bourg de Ger fut détruit à 80 % et la commune était la dernière de la Manche à être libérée….. »

 Au recensement de 1999, GER compte 965 habitants, 1109 en 1975, ils étaient 2095 en 1891.

 


  http://ger.50.free.fr/Pages/Genealogie/Genealogies.html   © Copyright G.E.R Généalogie et Histoire 2002

Ce  site de l’association GER Généalogie et Histoire est animé par Christian HENRI son président.

Il est particulièrement complet.

De plus il est très intéressant, tant du point de vue de l’histoire locale que pour les recherches généalogiques.

C’est avec l’aimable autorisation de sont président que je cite de larges extraits de l’histoire de GER.

  BOULLE Pierre : Images d’hier et d’aujourd’hui.

 

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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 16:40
 

Sainte  Marie du Bois,  comptait 141 habitants en 1975, 83 au recensement de 1990, 56  en 1999.  


Vers 1891, sa population était de 254 habitants, et de 400 en 1815. Ceux-ci s’appellent les Mont fortins. Sa vocation est essentiellement agricole puisqu'elle ne possède aucun commerce, aucune entreprise artisanale  encore moins industrielle. Elle a une superficie de 477 hectares.

Depuis la fin 1989, elle adhère, comme six autres communes du canton du Teilleul, au District de la Sélune.

Dans les temps anciens, Sainte Marie du Bois fut toujours dénommée Notre Dame du Bois et même Notre Dame du   Bosc ou le Bosc et Le Bois. Elle présente ceci de très particulier :

 Elle est presque entièrement entourée par le territoire de la commune du Teilleul ; elle paraît être un morceau détaché de cette dernière, il y a très longtemps. Est-ce  parce que, autrefois, le village a fait partie du Comté de Montaigu ?

La tradition veut que la paroisse ait  été créée lors de la fondation de la léproserie du Teilleul en 1220.(1)

La Charte de Pierre de Navarre, en 1401, n'indique qu'un seul fief du Bois, en Notre Dame du Bois. Vers cette même époque, il fut morcelé en deux sous l'appellation du Haut Manoir et du Bas Manoir, suite à des  partages entre frère et sœur.


Plus d'un siècle et demi plus tard, en 1573, Léonard de Vauborel, Seigneur de Bas Manoir, acheta le Haut Manoir à Jacques de la Touche et reconstitua ainsi le fief de Sainte Marie dans son intégralité.


De très nombreux enfants BREILLOT sont nés au Haut Manoir ou au Bas Manoir, étaient-ils serviteurs ou fermiers des propriétaires des lieux ? Nous ne le savons pas.

Plus tard, au moins deux d’entre eux deviendront Maire de la commune.

 A partir de 1793, c’est jacques Meneux, membre du conseil général de sainte Marie du Bois, officier d’état civil,  prend la suite du curé pour remplir et signer les actes d’état civil.

Le premier acte signé par un Maire de la Commune l’est par Jacques Michel BREILLOT qui semble avoir été le premier Maire.

 

 

Il semble que plus tard entre l’an V et l’an VIII de la République, le même Jacques Michel BREILLOT fut agent de la commune ( ?) et adjoint de Gilles MOCHON  devenu Maire. En tout cas, il inclut dans sa signature les premières lettres du mot adjoint..

 

L'église de Sainte Marie du Bois serait du XVIIe siècle, peut-être  antérieure.

Sans style architectural particulier, elle abrite une cloche de 1786 et une statue de Saint Malo. Des croyants viennent de temps en temps rendre hommage à ce saint « guérisseur de la diarrhée du nourrisson ».

Un office religieux y est célébré une fois l'an, en novembre.

Les écoliers ont déserté l'école de Sainte Marie du Bois en 1946 pour rejoindre celle du Teilleul, le chef lieu de canton. La vie associative lui est, elle aussi rattachée.


Au cimetière, il existe encore une tombe qui porte le nom de Angèle BREILLOT (1850-1915)


Sainte Marie du Bois est une petite commune rurale comme il en existe beaucoup dans la Manche, une commune sans histoires et presque sans... histoire, si ce n'est celle des gens simples qui y ont vécu comme les BREILLOT .

 


Hptt://p.gontier.chez.tiscali.fr

  Le Teilleul et son Canton, Brigitte Manson, Michel Herbert. Edt C Corlet 2009

La MANCHE, les 602 communes, DELATTRE Daniel et Emmanuel  Edt Delattre 2002

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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 16:38
Je présente ici les Breillot de Lonlay en espérant trouver un jour un rapprochement avec ceux de Sainte Marie du Bois.



L....L....L....
BREILLOT Magdeleine Françoise Jeanne N : 27/11/1798 St Georges de Rouelley (50)   D : 23/01/1865 le Teilleul (50)
L....L....L....x..BOISPLEIN Jean Baptiste             N : ../../....                D : ../../.... 
L....L....L....x..COURTEILLE Fréderic  N : ../../....                D : ../../.... 
L....L....BREILLOT Marie Julienne          N : 15/03/1750 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : ../../.... 
L....BREILLOT Marie              N : ../../1710 Lonlay-l'Abbaye (61)        D : 10/10/1780 Lonlay-l'Abbaye (61)
L....   M : 23/04/1755 Lonlay-l'Abbaye (61)
                 
L....BREILLOT Jean               N : ../../1715            D : ../../.... 
L....   M : 21/02/1735 Lonlay-l'Abbaye (61)
L....x..ROBBE Anne              N : ../../....                D : ../../.... 
L....L....BREILLOT Marie        N : 17/09/1740 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : ../../.... 
L....L....BREILLOT Etienne     N : 22/03/1748 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : ../../.... 
L....L....BREILLOT Anne        N : 31/11/1744 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : ../../.... 
L....L....BREILLOT Julian Baptiste         N : 11/02/1755 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : ../../.... 
L....L....BREILLOT Julien        N : 11/02/1755 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : 05/05/1817 Lonlay-l'Abbaye (61)
L....L....   M : 10/04/1788 Lonlay-l'Abbaye (61)
L....L....x..THOMAS Marie    N : ../../1762            D : 02/07/1805 Lonlay-l'Abbaye (61)
L....L....L....BREILLOT Guillaume           N : 02/03/1789 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : ../../1826 
L....L....L....x..LECOQ Louise Julienne                N : 07/05/1791 Saint Georges de Rouelley (50)  D : ../../.... 
L....L....L....L....BREILLOT Guillaume Julien           N : 18/02/1826        D : ../../.... 
L....L....L....BREILLOT Marie Magdeleine              N : 17/09/1790 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : ../../.... 
L....L....L....BREILLOT Julien  N : 09/02/1794 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : ../../.... 
L....L....L....BREILLOT Jean   N : ../../1795 Lonlay-l'Abbaye (61)        D : ../../.... Lonlay-l'Abbaye (61)
L....L....L....BREILLOT Marie Julienne    N : 15/11/1797 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : ../../.... 
L....L....L....BREILLOT Jacques Julien Toussaint  N : 11/02/1797 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : 12/07/1859 Ger (50)
L....L....L....   M : 08/02/1821 Lonlay-l'Abbaye (61)
L....L....L....x..FILLE NATURELLE Marie            N : ../../1787 Ger (50)             D : ../../.... 
L....L....L....L....BREILLOT Florence Marie Jeanne               N : 30/06/1822 Ger (50)         D : ../../.... 
L....L....L....L....BREILLOT Jeanne Henriette         N : 24/02/1824 Ger (50)         D : ../../.... 
L....L....L....L....BREILLOT Marie Anne  N : 12/12/1825 Ger (50)         D : 14/05/1826 Ger (50)
L....L....L....L....BREILLOT Angélique Modeste Joséphine    N : ../05/1827 Ger (50)           D : 30/10/1827 Ger (50)
L....L....L....BREILLOT Michel François N : 08/03/1800 Lonlay-l'Abbaye (61)    D : ../../.... 
L....BREILLOT Renée            N : 19/04/1716 Lonlay-l'Abbaye (61)   
L....x..PICOT Pierre                             
L....BREILLOT Julien              N : 18/12/1718 Lonlay-l'Abbaye (61)   
L....BREILLOT Madeleine       N : 24/04/1724 Lonlay-l'Abbaye (61)   
L....BREILLOT Barbe             N : ../../1730            D : ../../1760 
L....   M : 25/02/1754 Barenton (50)
L....x..LEBIGOT André          N : ../../....                D : ../../....

 

 

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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 16:25

Guillaume Talvas, fils aîné d'Yves de Bellême, fonde l'Abbaye de Lonlay. Les moines viennent de l'abbaye bénédictine de Saint-Benoît sur Loire.


 1418           La nef de l'abbatiale, incendiée par les Anglais, est entièrement détruite.   C'est après cet évènement que furent construits le chœur et les absidioles      

qui débouchent sur le déambulatoire.


 1474          Mort du dernier abbé régulier. Le monastère fut ensuite administré par des abbés commanditaires.


 1533        Un incendie, provoqué accidentellement, ravage l’abbatiale.


 1574          31 mars, les Huguenots pillent et incendient l’abbaye. Seule la maison de l’abbé est épargnée.


 1629      Une épidémie décimait le pays, elle fit des ravages à Lonlay. Les moines durent évacuer l’abbaye le 13 juillet.


 1657    Les religieux de la congrégation de Saint Maur remplacent les moines bénédictins. Sous la direction de l'abbé Goth d’Albret de Rouillac d’Epernon, ils firent en arrivant d'importantes transformations aux bâtiments.


 1790        Les moines restés au nombre de trois quittent le monastère. Ainsi cessent la célébration de l'office de jour et de nuit, après une durée de sept siècles. 

 

 1806    L'abbatiale devient l'église paroissiale en remplacement de l’église Saint Sauveur.

 1825        Le cloître, dont il reste quelques vestiges est démoli.


 1944        Nouvel incendie dans l'église lors des combats de la libération.

                La voûte s'écroule, les vitraux sont brisés et les lieux réguliers détruits.


 1952         La voûte est refaite et l'aile sud de l'abbaye restaurée.


 « ………A sept ou huit kilomètres de Domfront, et à peu près à une distance double de Flers, de Tinchebray et de Mortain, au fond d'un fertile vallon, traversé par l'Egrenne, qui en fait une presqu’île, entouré de toutes parts de monticules et de coteaux élevés plantés de grands arbres qui à certaines époques de l'année forment à l'entour comme une forêt de verdure, se trouve Lonlay-l'Abbaye.

 Ce devait être un lieu éminemment propice à la méditation religieuse et à la prière, à l'époque où son humble clocher vit s'élever autour de Lui, au commencement du XIe siècle, une Abbaye célèbre, sous le vocable de Notre-Dame de Lonlay ou Notre-Dame des Déserts de Lonlay.

C'est vers le Xle siècle également que le titre de baronnie fut attaché à l'Abbaye de Lonlay et, depuis ce temps, les deux noms de Lonlay, Lonlay-l'Abbaye, se sont confondus.

 C'est sans contredit un des sites les plus agréables et les plus pittoresques de l'arrondissement de Domfront et l'antique Abbaye de Lonlay, malgré ses richesses et ses splendeurs évanouies, est encore classée aujourd'hui  comme l'un des monuments historiques du département de l'Orne.

La ville de Lonlay (de Longiledum, Longolatum, Lonleium, puis Lonlaium), devenue par la suite Lonlay-l'Abbaye, a des origines très anciennes, puisqu'il y eut un habitat en ces lieux avant, et pendant, la période gallo-romaine, le territoire de l'arrondissement de Domfront ayant été occupé autrefois par trois peuples principaux: les Viducasses, les Osismiens et les Cénomans. Les traces du passage des Druides entre Lonlay et le Passais et celles du chemin mettant en communication Lonlay et la voie romaine de Jublains attestent de cette ancienneté. La présence des Francs dans cette région (poterie de Ger) et son évangélisation dès le VIe siècle sont, elles aussi, bien antérieures à la construction de l'abbaye par Guillaume de Bellême, contemporaine de l'érection du château et des églises de Domfront (indiquées dans la charte de 1017).

 Cependant, c'est à partir de cette fondation que le bourg de Lonlay, que l'on fit communiquer avec l'abbaye par trois portes (urbis pana, major pana et alta janua), allait réellement se développer.


 Lonlay sera constitué en baronnie, relevant directement du roi et les revenus de l'abbaye atteindront environ quarante mille francs.

 Outre les pouvoirs attachés à leurs titres de barons, les abbés favorisent l'industrie et le commerce (sur lesquels ils perçoivent des taxes) dans la cité, l'établissement des foires et des marchés, la création d'écoles, la pratique de la charité.


 Les règles originelles (de saint Benoît) sont de moins en moins appliquées au fil des siècles. La communauté se défait peu à peu, le relâchement des mœurs et le goût du lucre vont de pair et quand l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses sont prononcées à la Révolution (décret du 13 février 1790), que l'on procède à la vente des bâtiments et des terres et que l'on broie les titres de l'abbaye, on a plus le sentiment d'assister à une brutale remise en ordre politique et fiscale, et à un changement de propriétaires qu'à une entreprise sacrilège, même si on n'hésite pas à faire cantonner la troupe dans le presbytère et les édifices religieux, à rafler les cloches, les effets et l'argenterie des églises et à les porter au district et à dégrader les lieux à tel point qu'en 1845 les travaux entrepris à l'église abbatiale seront considérables.


 Lonlay, érigé en chef-lieu de canton en 1790, apparaît, à la fin du XIX siècle, avec ses deux belles places, son bureau de poste, son télégraphe et ses réverbères et surtout ses activités facilitées par des voies de communication améliorées, comme un centre important…… »    

                  

 La Baronnie de Lonlay ne fut pas sans relation avec le Comté de Mortain, même lorsqu’elle n’en fit plus partie, notamment au travers de la Forêt de Lande Pourrie.


 Hippolyte SAUVAGE , dresse la liste des moines responsables de l’abbaye.


 Dans cette liste, nous trouvons des éléments qui montrent les relations de Lonlay et de son abbaye avec le comté de Mortain  surtout à propos de la forêt de la Lande Pourrie.


 Moines réguliers

 
« Hugues, moine de Lonlay, Il dirigea l’abbaye pendant 40 ans. De son temps,  Robert Comte de Mortain, Frère du roi Guillaume-le-Conquérant, accorda à l’abbaye le droit de prendre dans sa forêt de Lande pourrie, prés de Mortain, autant de cordes de bois qu’il y avait de hameaux dans la paroisse de Lonlay.
Il vivait encore en 1074….. »


« Geoffroy, moine d’Evron, vers 1172, par un diplôme spécial, le roi Henri II donna aux moines de Lonlay le droit de faire chasser 2 cerfs chaque année dans la forêt de la lande Pourrie, qui était située entre Domfront et Mortain. C’était dans l’intérêt de leurs études, que les solitaires recherchaient ce droit de chasse, et pour se procurer le parchemin nécessaire à la transcription des auteurs anciens…… »


 « Nicolas II (1402-1406) ….En 1399, les moines de Lonlay avaient renoncé au droit de chasser des cerfs dans la forêt de la Lande pourrie….. »


 Abbés commanditaires


 « Louis du Bailleul (1543-1583)……Le monastère fut pillé et brûlé par les Huguenots, le 31 mars 1574. Le 11 avril 1575, les moines présentèrent une requête aux officiers des eaux et forêts de Mortain pour être autorisés à prendre dans la forêt de la Lande Pourrie le bois nécessaire pour leurs réparations…. »


 Claude de Fiesque (1633-1655)…..En 1644 la communauté fut autorisée à prendre treize cordes de bois dans la forêt de Mortain, en considération des services qu’elle rendait journellement ; elle n’avait pas de droit annuel sur cette forêt…. »


Cette liste des moines qui ont géré  l’abbaye montre des relations aux fils des siècles entre  le Comté de Mortain et la Baronnie de Lonlay.

 

  H Le Faverais Histoire de Lonlay-l’Abbaye depuis les temps les plus anciens (1892)  Edt Le livre d’Histoire

Notre dame de lonlay  Hippolyte SAUVAGE 1865 Edt F. LIARD A la bible d’or.

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