C’est une photo à vendre sur un site Internet qui m’a incité à faire les quelques recherches qui suivent.
Inauguration d’une annexe de l’école Breguet.
« Le général Pierre Weiss a inauguré aujourd’hui l’école des mécaniciens radiotélégraphistes et électriciens de l’armée de l’air, annexe de l’école Breguet au camp de Cachan.
Le général, M. Louis Breguet et les personnalités officielles devant les bâtiments de l’école. »
Quelque temps plus tard, je trouve cette seconde photo avec les mêmes personnages. En arrière plan, on aperçoit l’école Paul Doumer de Cachan.
Ces photos me font poser quelques questions :
Qu’était l’école Breguet ?
Qui était Louis Breguet ?
Qui était le Général Weiss ?
Pourquoi étaient-ils à Cachan ?
Quels souvenirs en ont les Cachanais ?
Qu’était l’école Breguet ?
Créée en 1904, à Paris, sous le parrainage de la famille Breguet dont trois générations ont contribué aux progrès de l'électricité au XIXème siècle.
« Les descendants ont accepté que cette nouvelle école prenne le nom : d'École Breguet[1] ».
Dès sa création, elle est destinée à constituer dans le domaine des sciences et techniques de l'électricité, l'équivalent de l’École Nationale des Arts et Métiers. L'École Breguet figure sur la liste des établissements habilités à délivrer le titre d'ingénieur, aligné sur les exigences d'admission des écoles publiques similaires.
« À son début en 1904, il n'est pas question d'électronique et encore moins d'informatique mais d'électricité et de mécanique. Au fur et à mesure de l'évolution, l'enseignement de l'École s'est adapté. Des cours de TSF[2] puis de radioélectricité ont fait leur apparition dans les années 30 à 40 et ont été remplacés et développés après-guerre sous le terme d'électronique. »Une dernière promotion d'ingénieurs issus de l'École Breguet,[1] à Paris, est sortie en 1965. En 1968, l'École prend le nom d'École Supérieure d'Ingénieurs en Électrotechnique et en Électronique; les premiers ingénieurs portant le titre d'ingénieurs ESIEE date de 1966.
Qui était Louis Breguet ?
Il est né le 2 janvier 1880. [3]
Il est un constructeur d'avions, réputé. Il est le fils d’une famille d’industriels parisiens. Il prend la direction de la section électricité de l'entreprise familiale. Louis Breguet, ingénieur électricien de formation, débute dans l’aviation en 1907, en construisant un «gyroplane» (l'ancêtre de l'hélicoptère) avec des ailes flexibles.
Son premier aéroplane vole en 1909. Il bat le record de vitesse sur 10 km en 1911. En 1912, il construit son premier hydravion.
Pendant la Première Guerre mondiale, il fournit des avions de reconnaissance et un bombardier, le Breguet Br.14, qui se révèle être l’un des meilleurs avions de ce type.
Après 1918, Breguet fonde la Compagnie des Messageries Aériennes, qui est à l'origine d'Air France et il fournit de nombreux avions pour l'Aéropostale.
La firme Breguet produit alors de nombreux types d’avions, dont le Breguet 19, auteur de nombreux records, dont le premier Paris/New York sans escale, au dessus de l'Atlantique Nord les 1er et 2 septembre 1930.
Il produit en 1935 un gyroplane qui établit des records. Louis Breguet décède le 4 mai 1955 à St Germain en Laye.
La Société « Breguet Aviation » produit de nombreux appareils civils et militaires jusqu’en 1970.
Le nom de Breguet disparaît en 1990 de la raison sociale de l’entreprise, devenue Dassault Aviation[4].
Qui était le Général Weiss ?
Pierre Théodore Weiss est né à Nancy en 1889 et décédé en 1970. C’est un aviateur militaire, mais aussi un écrivain français.
Le 21 mai 1927, alors commandant1 de l’armée de l’air, il assiste à l'atterrissage de Charles Lindbergh sur l'aérodrome du Bourget.[5]
« Le 10 janvier 1929, il réussit un ravitaillement en vol. Il expérimente des vols à haute altitude, avec des appareils équipés de turbocompresseurs. Il bat un record de vitesse en circuit fermé sur 5 000 km. Il remporte la liaison Paris-Bucarest. Il réalise les premières liaisons aériennes entre Paris et Pondichéry, Paris et Addis-Abeba, Paris et Brazzaville.
Une grande partie de sa carrière se déroule en Algérie et en Afrique. Le premier, il survole le Sahara et effectue la liaison Alger-le Tchad, en groupe. En juin 1932, il se trouve à Biskra, lors de la dernière escale forcée, de Léna Bernstein.[6] »
En1939, il est général, et en 1945, il devient général de division aérienne.
Pendant sa carrière militaire, il écrit de nombreux ouvrages littéraires.
Il obtient de nombreux prix.
C’est donc un général important qui inaugure l’école des mécaniciens radiotélégraphistes et électriciens de l’armée de l’air à Cachan
en 1939.
Pourquoi étaient-ils à Cachan?
« Du début de l’aviation militaire française en 1909 jusqu’à la naissance de l’aéronautique militaire au sein de l’armée de terre, peu d’efforts ont été faits en matière de transmissions aéronautiques.
Les premières expérimentations sérieuses de liaisons radio, par TSF, sont menées en 1913 et au début de 1914. Pourtant à la déclaration de guerre, pas un seul avion militaire français sur les 153 en service n’est équipé de moyen-radio.
Le développement quantitatif et qualitatif de la D.C.A[7] prend essor vers les années 1935, sans que pour autant, les besoins nécessaires soient couverts..
En 1939-1940, les sections de défense ont des effectifs faibles, non spécialisés, et des armements désuets, ce qui entraîne au début de la guerre de très sérieuses pertes au sol face aux attaques des avions ennemis. »
Pour répondre à ce besoin de l’armée de l’air, l’école Breguet peut mettre à la disposition de l’armée, ses compétences dans les formations en électronique.
Pour faire face au besoin de spécialistes et désengorger l’École militaire de Versailles, il est décidé de créer en janvier 1939, une annexe à l’école Breguet que l’on appelle« le camp de Cachan ».
[1]Association des anciens élèves de l’ESIEE Site Internet : http://www.aa-esiee.com/reseau-esiee/lecole-breguet
[2] TSF : Télégraphie sans fil
[3]http://www.flightglobal.com/airspace/media/pioneersinaviation/louis-breguet-91183.aspx
[4]http://www.avionslegendaires.net/louis-breguet.php
[5] Wikipédia, Site Internet
[6] Léna Bernstein est une aviatricefrançaise d'origine russe, née en 1906, morte à Biskra (Algérie) le 3 juin 1932
[7] Ensemble des moyens militaires en vue d’assurer la protection (d’une armée, d’une forteresse, d’une ville) contre les attaques aériennes ennemies (Wikipédia)