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14 juillet 2008 1 14 /07 /juillet /2008 15:17

 

Berceau principal de notre patronyme au cours des 19 et 20ème siècles , il semble pertinent  de restituer ici quelques événements, que l’histoire a retenus à propos de notre département.[1]


Pour cela, je citerais  le site Internet du Conseil Général du Département  où il  est possible de trouver un panorama historique assez intéressant. Je me servirais également d’articles du journal : La Gazette de la Manche.


L’histoire de la Manche est fortement liée à celle du Cotentin, et plus particulièrement le nord Cotentin.

Il faut ici rappeler que les départements sont une création  de la révolution de 1789 et qu’auparavant le principal découpage administratif était les diocèses, le cotentin en comptait deux : Coutances et Avranches.

Dans ce rappel de l’histoire du Cotentin, il nous faudra  repérer  des éléments concernant l’Avranchin et le Mortainais qui font partie du diocèse d’Avranches.


« ……En 56 avant Jésus Christ, TURIUS SABINUS, lieutenant de César, défait les troupes gauloises des Unelles, commandées par VIRIDOVIX. Les peuples des Unelles pour le Cotentin, mais aussi les Abrincates pour l'Avranchin, sont soumis à la loi de Rome.


Au 1er Siècle, l'occupation romaine permet l'essor de cités telles que, ALAUNA (VALOGNES), INGENA (AVRANCHES), BRIOVERA (SAINT LO), et CROCIATONUM (Saint Côme du Mont) le plus vieux chef lieu gallo-romain qui contrôlait le pont sur l'Ouve.


  Vers la fin du 3ème siècle, les invasions germaniques détruisent une partie de la Gaule.

 Au temps de la domination franque, la Manche comprend alors trois circonscriptions : Pagus d’Avranches, Pagus Costantini et Pagus Coriovallensis.


 Vers la fin du 4 ème siècle, le christianisme pénètre la région de l’Avranchin.

Après son élection comme évêque d’Avranches, St Aubert fonde en 708 la collégiale du Mont ST Michel.


En 836, l'irruption des Vikings en Neustrie fut ressentie comme un coup de tonnerre. Les assaillants, Danois, Norvégiens et Anglo-Scandinaves sont terriblement efficaces. Leur force physique, et un bateau très bien étudié leur permet de semer la terreur et la désolation sur leur passage.

Ils établissent un camp sur notre territoire à Haguedike au nord du Cotentin. Leur pénétration est insurmontable.


En 867, le Cotentin est offert aux bretons. Il passe sous le contrôle d'une nouvelle "aristocratie scandinave".

Après de nombreuses années de combats relayées par la présence de véritables armées venues du nord et d'Angleterre.


En 911, la Normandie sera cédée par le traité de St Clair sur Epte, à Rollon et en 933 le Cotentin le fut à son fils.


En 1047, si les féodaux se révoltent contre Guillaume le Conquérant. Cependant, l’importance foncière du domaine Ducal permit une répartition des terres entre vassaux, les liant ainsi au pouvoir, au profit d’une certaine unité normande ; les ducs de Normandie étendent  leur autorité sur le Cotentin aux Xe et XIIe Siècles.

 Aux troubles, succède une période très importante quant au développement des campagnes (défrichement, création de villages).
 

En 1066,
autre facteur de prospérité, la présence d’une puissante "aristocratie d’argent ", enrichie lors d’expéditions lointaines (on songe aux fils de Tancrède de Hauteville, s’installant dans le sud de l’Italie).

 La conquête de l’Angleterre en 1066 eût pour conséquence de larges distributions de domaines, contribuant encore à accroître la puissance de la noblesse ; La mention des foires en milieu rural prouve la fréquence des échanges.

L’Eglise connaît un temps de reconstruction. La qualité des édifices romans constitue l’un des attraits majeurs du patrimoine et si Notre Dame sous terre, au Mont-Saint-Michel, remonte au Xe siècle, on relève au siècle suivant plusieurs autres constructions près de la baie du Mont-Saint-Michel,

En 1204
, à la suite de la victoire de Philippe Auguste sur Jean Sans Terre, la Normandie revient au royaume de France.
 Saint-Louis est  reçu en 1256, tant à Coutances qu’à Cherbourg, à Avranches et au Mont-Saint-Michel; Il se rendra à Saint-Lô en 1269, lors d’un second voyage.

A cette époque, Froissart dépeint un Cotentin " gras et plantureux de toutes choses, les granges remplies de blés, les maisons pleines de toutes richesses ; riches bourgeois, chars, charrettes et chevaux, pourceaux, moutons et les plus beaux bœufs du monde ... "

On relève à cette époque une multitude de chantiers : les abbatiales de la Lucerne (1164-1178) et de Mortain, l’abbatiale d'Hambye inspirée des cathédrales du Mans et de Bourges.

En 1225,
les travaux considérables entrepris à l’abbaye du Mont-Saint-Michel ont permis la construction de trois étages superposés sur le flanc de la colline. A cela s’ajoutent la salle des hôtes, le réfectoire, la salle des chevaliers et le cloître.

 "C’est le plus admirable, le plus poétique de tous les cloîtres du XIIIe siècle ", construit de 1225 à 1228.

Tous ces bâtiments forment un ensemble unique, connu à juste titre sous le nom de " Merveille " ; elle fut élevée en vingt-cinq ans et achevée sous la direction de l‘abbé Raoul de Villedieu.
Succédant à la famine et à la peste du début du XIVe siècle, la guerre de Cent Ans devait marquer la région durablement.

Le Cotentin se prête facilement à un rôle défensif que les Anglais sauront exploiter avec efficacité, du débarquement d’Edouard III et de son fils, le Prince Noir, à Saint-Vaast-la-Hougue en 1346, au retour définitif de la place forte de Cherbourg à la couronne de France en 1450.

La phase ultime du conflit se caractérise par l’engagement d’une partie de la population, hostile à la présence anglaise. Les partisans des Français, encouragés par la résistance de Louis d’Estouville au Mont-Saint-Michel, livrent à une véritable " guérilla " jusqu'à la fin des hostilités, particulièrement dans le Saint Lois, l’Avranchin et le Mortainais….. ».


 Le XVIe siècle fut mouvementé.

           « …. Le voyage entrepris par François Ier en 1532 (le monarque est reçu à Saint-Lô, Hambye, Coutances, Cherbourg et au Mont-Saint-Michel) symbolise hautement le rattachement définitif de la Normandie au royaume de France.

Cependant, le répit qui suivit la guerre de Cent Ans s’achève ; en effet, la Réforme protestante atteint Avranches dès 1528 et gagne rapidement une partie de la noblesse et de la bourgeoisie, alors que le peuple des campagnes, dans sa grande majorité, est peu touché par les idées nouvelles. Au début, une certaine tolérance prévaut : ainsi, en 1561, les catholiques et les huguenots se partagent l’église Notre-Dame de Saint-Lô, « de manière que les uns aient leurs heures pour leurs services et les autres pour le prêche », mais bientôt, les destructions puis les mises à mort se répandent :

         On peut dater à 1562 les premiers troubles menés par les Calvinistes avec, dès l'année suivante, l'incendie de Mortain où souffrit la magnifique Collégiale, puis le saccage de l'abbaye de Savigny le vieux. Les protestants s'attaquaient particulièrement aux curés et aux moines qui devaient soigneusement se cacher lors de ces redoutables coups de main.

L'abbé de Savigny le Vieux, César de Brancas fut ainsi pris, attaché à un arbre et fouetté jusqu'à ce que mort s'ensuive, et son corps jeté ensuite dans l'étang du château d'Ivoy, près de Carelles en Mayenne toute proche.

La lutte fut particulièrement âpre de 1563 à 1565 où pas moins de six guerres civiles se succédèrent. Chaque parti, les Huguenots d'un côté, les ultra catholiques ligueurs de l'autre, comptait ses partisans, et les fidèles de la
couronne tentaient de faire tampon entre les deux, quand ils n'étaient pas attaqués également par l'un ou l'autre camp.

C'est de cette époque que date la fortification des manoirs ruraux, où à la hâte on fit creuser des douves, élever des petites haies de terre, des fascines pour retarder notamment le passage des cavaliers, édifier des tours à feux où le seigneur, aidé de sa domesticité  avec quelques arquebuses, tentait de tenir quelques heures le temps que les renforts arrivent.

La campagne alentour, dans le même temps souffrait cruellement car les paysans ne pouvaient plus labourer. Leur bétail était pris ou dispersé, et ils vivaient continuellement dans la crainte du passage des gens de guerre. Beaucoup se réfugiaient dans les bois, comme aux pires temps de la guerre de Cent Ans.

Furent ainsi brûlés et détruits : Isigny, Heussé, Bion, Touchet, Fontenay, Milly, Husson, Buais, Romagny, Barenton, le Mesnillard, Mesnil-Adelée, Chalandrey, St-Brice-de-Landelles, Sourdeval. La confusion était à son comble et les familles divisées, et donc se détestant d'autant plus. Il y eut certes, dans chaque camp, quelques modérés qui tentèrent la conciliation : le Sieur du Hamel de Milly chez les protestants ou les Tesson de la Mancellière, et les de Verdun  qui, chez les catholiques, s'efforcèrent à plusieurs reprises de servir d'intermédiaires entre les factions opposées.

Mais en règle générale ce ne furent que pillages et coups de main.

On vit ainsi «Messire Jehan Gallouin, Sieur du Mesnil-Tôve (catholique) parcourir le pays avec gens ayant chevaux,  «arquebuzes et forces pistoles » ravageant les récoltes, forçant les maisons, de jour et de nuit, et pourfendant ses ennemis jusque dans les foyers».

Toujours chez les catholiques, les frères des Tavellières « volent et rançonnent les marchands et les voyageurs et se sont tant enrichis par leurs pillages qu'ils ont fait bastir un logis à pavillons, dômes et tourelles de plus de 18000 livres ».

A Juvigny, Samson de St-Germain gentilhomme protestant entretenait en permanence une troupe de 20 hommes «armés jusqu'aux dents». A ces troupes  «locales», s'ajoutaient les «renforts» venus des provinces voisines. Les protestants mayennais, repoussés par cette province plutôt acquise à la Ligue occupaient la campagne du Teilleul avec 500 hommes du baron de Larchamp. Le Sire de la Selle tournait autour de Buais avec une centaine d'affidés, tout comme le capitaine Brasdfer autour de Bion.

En 1598, quand la trêve fut revenue  par l’Edit de Nantes, sous Henri IV, le Béarnais reçut une foule de lettres de décharge et de sauvegarde de toutes poursuites où ces gentilshommes  demandant le pardon avouaient ingénument toutes sortes de crimes. Ainsi le sieur de Vauharel, protestant de Ste Marie du Bois reconnaissait avoir mis le feu à la ville de Fougères «…. brûlé quelques églises, pétardé par la furie du canon nombre de maisons bien et  « vrayment ennemyes », rançonné de ci de là, quelques « cildres, bleds, voyre quelque bêstial…. ».

Les états de Blois, pour le seul évêché d'Avranches, notaient en moins de 40 ans : 28 curés ou prêtres «  occis, noyés ou estranglés », 18 moines, 161 gentilshommes catholiques, 104 gentilshommes protestants, 7 106 soldats catholiques et 6 702 protestants et 14 076 civils hommes et femmes massacrés. Soit près de 30 000 morts !

Ces statistiques firent comprendre à Louis XIII qu’il fallait prendre les grands moyens pour stopper net de pareilles horreurs. Richelieu de 1618 à 1635 fit alors démolir en France près de 6000 châteaux et s'attaqua, de face, à cette noblesse turbulente.

 

Pour notre région, ce fut  la fantastique citadelle de Pontorson qu'on mit plus de 20 ans à détruire pierre par pierre mais aussi Mortain et Domfront qui disparurent.

Parmi les manoirs les plus importants furent ainsi rayés de la carte ceux de Juvigny, Sainte-Marie-du-Bois, Bonsentier (en Barenton), St-Cyr-du-Bailleul, Touchet, Ouessey et Longuève, le Teilleul, Fontenay, la Bazoge, Martigny, Isignv, Milly, Lestang à Buais.

Seuls subsistèrent ceux dont les tenants étaient «du bon côté», c'est à dire de la monarchie absolue naissante. Ils avaient opportunément tourné leur veste, et la faiblesse des fortifications ne représentait plus une menace.

En 1572, la Saint-Barthélemy désorganise le parti protestant. Matignon prend Saint-Lô en 1574. 

 

Troubles et renouveau religieux

« ….…De 1636 à 1639, à une forte augmentation de la pression fiscale (la Normandie est réputée province très riche) vient s’ajouter une très mauvaise répartition de l’impôt.

En conséquence, on dénote une crise du commerce et de l’industrie.  De plus, si l’on sait que des épidémies de peste eurent lieu de 1619 à 1639, on comprend mieux que le projet d’assujettir la Basse-Normandie à la gabelle dont elle était jusqu’alors exemptée ne pouvait qu’exaspérer les populations.

La révolte des Nu-Pieds qui débuta dans l’Avranchin ne dépassa pas Coutances mais le pouvoir la réprima. Chargé par Richelieu de la répression pour toute la province, le chancelier Séguier se rend en personne à Saint-Lô et Coutances, et fait procéder à des exécutions.

 Sous le règne de Louis XIV, les guerres civiles cessent et une stabilisation certaine apparaît, directement liée à l’encadrement administratif et à l’action des intendants (depuis 1542 le Cotentin et l’Avranchin dépendent de la généralité de Caen).

            A la tête du diocèse d’Avranches, on relève le nom de Mgr de Péricart, évêque de 1588 à 1639, ancien ligueur. Il soutient un long siège contre les troupes de Henri IV, et ce ne fut que contraint par la force qu’il accepta de reconnaître l’autorité de ce roi.

Si les abbayes anciennes sont en déclin, on crée de nouvelles communautés : Capucins à Coutances (1617), Avranches (1618), Valognes (1630), Dominicains au Mesnil-Garnier (1619), Pénitents du Tiers ordre de Saint-François à Saint-Lô (1630).

On favorise l’enseignement et le résultat obtenu est remarquable. La population compte à la fin de l’Ancien Régime parmi les plus alphabétisées et les plus instruites de France.

La révocation de l’Edit de Nantes (1685) ruine le protestantisme, encore très actif à Saint-Lô.

                 Des procès en sorcellerie troublent les populations.

           

La fin de l’Ancien Régime

On constate au XVIIIe siècle une nette amélioration du sort de la paysannerie.

Si la pêche occupe les ports (Barfleur, Saint-Vaast-la-Hougue), Carteret et Carentan déclineraient plutôt. A Cherbourg, «on arme quelques gros navires de 200 à 300 tonneaux pour les Amériques, en particulier les Antilles où l’on transporte salaisons, draps, toiles et pacotilles diverses » note Jean Quellier, tandis qu’à Granville, on arme au long cours pour la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve. On assiste à l’émigration de familles de l’Avranchin vers la Nouvelle-France.

L’occupation de Cherbourg par les Anglais en 1758 eut pour conséquence principale la destruction du port de commerce, achevé peu de temps auparavant. Le duc d’Harcourt, gouverneur de Normandie, confie à Le Couldre de la Bretonnière la charge d’étudier la défense du site ; Ce dernier propose la création d’une digue implantée en pleine mer et protégeant la rade.          

Cependant une crise profonde vient frapper la région.

 Aux pluies diluviennes de 1787, succède la sécheresse en 1788, puis un hiver très rigoureux (1788-1789). S’ensuivent chômage et disette, annonciateurs des bouleversements futurs.

Les émeutes se prolongeront du fait de la ligue, à laquelle se rallient Avranches et Valognes. Mais, Saint-Lô, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Cherbourg et Mortain demeurent fidèles au roi.

Dans le nouveau département de la Manche, créé par décret du 26 février 1790, la Révolution semble avoir été accueillie favorablement à ses débuts.

La crise religieuse jouera un rôle déterminant : si on relève 59% d’ecclésiastiques assermentés dans les districts de Saint-Lô et de Cherbourg, le chiffre tombe à 41% pour ceux de Mortain et 37% à Avranches.

 Battue à Cholet, l’armée vendéenne pénètre dans la Manche et parvient à Granville le 14 novembre 1793, mais ne peut prendre la ville malgré un violent combat..

Au total, on peut estimer à près de 500 victimes le nombre des habitants de la Manche décédés de mort violente ou après condamnation entre 1792 et 1800, augmenté des Vendéens morts sur son territoire

Durant le Consulat et l’Empire, le département bénéficie de la présence d’excellents administrateurs, les préfets Montalivet, Costaz, Bossi. On ordonne l’assèchement des marais de Carentan par des prisonniers de guerre espagnols.

 En 1811, Napoléon 1er et l’impératrice Marie-Louise viennent visiter le port militaire de Cherbourg (Nouvel Arsenal), dont on venait d’ordonner le creusement.

Les monarchies censitaires apparaissent comme une période de stabilisation et de relèvement. Sur le plan démographique, le département connaît une apogée en 1826 (600 000 habitants), sa population ne cessant de décroître par la suite

La prédominance de l’agriculture est à souligner ; certains grands propriétaires, ont recours aux innovations (utilisation de la charrue, bonification des terres).

 La noblesse d’Empire apparaît immensément riche. Parmi les figures marquantes, citons Léonor Joseph Havin (1799-1868) directeur du Siècle, député et président du Conseil général, mais, sans conteste, le personnage le plus illustre demeure Alexis de Tocqueville (1805-1859), député de l’arrondissement de Valognes ; l’auteur de  « de la Démocratie en Amérique ».

Sous le second Empire, des difficultés nouvelles apparaissent dans le domaine économique. Malgré cela, cette période déterminante connaît la révolution des transports ; les lignes de chemin de fer Paris Cherbourg (1858) et Paris Granville (1870) sont ouvertes, favorisant l’écoulement des produits. Une nette amélioration des conditions de vie du monde agricole et un enrichissement général, s’ensuivent.

En 1858, Napoléon III et l’impératrice Eugénie viennent célébrer l’achèvement des travaux de la digue et du port militaire, recevant la reine Victoria avec faste.

Sur le plan politique, la noblesse légitimiste se rallie plus ou moins au régime ; c’est le cas de nombreux conseillers généraux, ainsi qu’une bonne part de la bourgeoisie orléaniste sur le long terme. On rencontre cependant des exceptions, et non des moindres (Alexis de Tocqueville).

L’influence légitimiste demeure forte à Avranches, tandis qu’à Cherbourg les idées nouvelles gagnent la population ouvrière, favorable à la révolution de 1848.

Cependant, à la fois régime d’ordre et de prospérité, le Second Empire plaît aux habitants de la Manche et sera souvent regretté jusque durant l’Entre-deux-guerres.

 

La troisième République

Très densément peuplée dans le premier tiers du siècle, la Manche connaît une véritable chute de sa population : peu de naissances (on désire améliorer la condition de ses enfants et éviter le morcellement des terres) ainsi qu’une forte mortalité expliquent ce phénomène que vient renforcer une forte émigration dirigée vers Caen, Rouen et Paris.
Autrefois presque limité à la région du Plain, amorcé sous le Second Empire, le « couchage en herbe »va croissant et dans un département essentiellement rural, ce phénomène s’avère primordial : les prés et les herbages l’emportent sur les cultures céréalières et lui donnent sa physionomie actuelle. L’élevage des chevaux permet la création de haras prestigieux (Martinvast, Pépinvast) destinés au monde des courses.

La Belle Epoque voit la multiplication des coopératives laitières dans la Hague et le Val de Saire, souvent grâce à l’impulsion de la noblesse locale.

Dans l’ensemble, l’industrialisation de la Manche semble limitée et éparse : l’industrie des métaux est présente à Sourdeval et à Villedieu-les-Poêles (fonderie de cloches) et l’on relève une papeterie à Saint-Lô et une usine d’engrais (Dior) à Granville.

 

Tôt gagnée à la république, la Manche fait figure de département « modéré », résolument marqué à droite, mais il convient cependant de nuancer cette constatation..

 

Guerres et Libération

Si la guerre 14/18 a décimé de nombreuses familles.

Le second conflit mondial, au-delà de cet événement historique considérable, le Débarquement de 1944, constitue une coupure radicale dans l’histoire de la Manche. Lors de l’offensive de 1940, les défenseurs tentent de s’opposer vainement à la rapide avancée allemande. Le 19 juin 1940, Rommel prend la place de Cherbourg, où l’on s’était efforcé au préalable d’opérer le maximum de destructions possibles.

A l’automne 1942, débute la construction de blockhaus sur les côtes, dans le cadre du « Mur de l’Atlantique », conduite par l’organisation Todt. Cette entreprise d’envergure, visant à s’opposer à toute tentative de débarquement, est complétée par la pose de mines sur le rivage.

A l’aube du 6 juin 1944, les premiers éclaireurs américains sont parachutés autour de Sainte-Mère-Eglise (82e division aéroportée du général Ridgway). Parallèlement, la 4e division d’infanterie débarque à Sainte-Marie-du-Mont. Les pertes sont importantes et l’avance s’avère difficile.

Le même jour, débutent les bombardements de Valognes, Saint-Lô et Coutances. En deux jours, Saint-Lô subira cinq vagues successives, anéantissant le chef-lieu du département dont la disparition des archives départementales.

Une fois la presqu’île libérée, la plus grande partie du département reste à conquérir après d’âpres affrontements. Les ruines de Saint-Lô sont atteintes le 19 juillet ; 3 jours plus tard, débute l’opération Cobra : une puissante artillerie, appuyée par 2 000 bombardiers anéantit les troupes allemandes entre Saint-Lô et Lessay. Coutances est prise le 28, et Avranches le 31.

La percée d’Avranches, dirigée par la 3e armée du général Patton est la dernière grande offensive américaine que connaît la Manche, et du 3 au 13 août, la bataille de Mortain (violente contre-attaque allemande) voit la fin des opérations.

Au 15 août, la totalité du département de la MANCHE est libérée, au terme de sanglants combats et de multiples destructions…….. »

 

              Depuis cette époque les habitants de la Manche vivent en Paix.

  In La Gazette de La Manche du 25 avril 2001 N°2759

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Au fil du temps

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