La rue Cousté fait partie des anciennes rues de Cachan.
Elle est présente sur les plans d’Arcueil-Cachan de 1854. En 1926, elle démarrait rue Etienne Dolet pour se terminer rue Guichard.
Elle a été beaucoup plus longue auparavant. Elle est en grande partie parallèle avec la « rivière vive » de la Bièvre recouverte qui coule sur son côté impair, puis la Bièvre la coupe après un virage à 90° vers la gauche pour aller couler vers, puis, sous l’avenue Cousin de Méricourt.
Début 2008, à l’occasion de l’inauguration du centre socioculturel Maison Cousté, avec Annette Le Bonhomme, nous avions réalisé une brochure sur le Quartier Cousté. Mais nous ne disposions pas des données du recensement de 1926 ni des registres numérisés de l’état civil d’Arcueil-Cachan aujourd’hui accessible à tous sur le site Internet du Conseil Général du Val de Marne.
Les habitants de la rue.
En 1926, 304 habitants habitent rue Cousté dont 244 étaient en âge de travailler (143 femmes et 101 hommes). La plus ancienne des travailleuses déclarées lors du recensement a 80 ans. Il s’agit de Madame Anne Grimaldi. Elle est née à Sainte Lucie de Moriani en Corse. Elle est domestique chez le Docteur Guérin (lui-même originaire de Corse) qui est installé au 20 rue Cousté.
Selon l’Indicateur Officiel Banlieue « Arcueil-Cachan », 18 entreprises sont implantées dans la rue dont 16 sont des blanchisseries, 14 sont installées du coté impair de la rue (c’est à dire du coté de la Bièvre). S’ajoutaient le café-restaurant Aliard au n° 11 et le Cabinet du Docteur Guérin au n° 20.
Dans la rue, seul le cabinet de ce médecin dispose du téléphone, (le n° 121) à cette époque.
Parmi les 224 habitants de la rue en âge de travailler, 160 sont nés en Ile de France (71%) dont 81 à Arcueil-Cachan, 8 dans le reste du Val de Marne, 33 à Paris. 82 sont nés en province et 2 de ces cachanais sont nés en Europe. Une en Pologne, il s’agit de Mademoiselle Kladin, elle a 24 ans, elle est domestique chez le Docteur Guérin.
L’autre, Madame Soligny est née en Suisse. Elle déclare la profession de journalière comme son mari, lui aussi journalier.
Parmi les 143 femmes de la rue, 93 sont mariées. Parmi elles, il y a onze veuves « chef de famille », (la guerre de 1914/18 n’est pas très loin).
La plus âgée des veuves a 75 ans, la plus jeune, 37 ans. Il y a aussi huit autres veuves qui habitent chez un de leurs enfants, elles ne travaillent plus.
Sur ces onze veuves « chef de famille », une est déclarée comme étant « patron blanchisseur», c’est Madame Veuve Roudier au n° 27 de la rue Cousté. Ensuite, huit de ces veuves sont blanchisseuses, trois travaillent dans des blanchisseries installées rue Cousté. Puis, trois autres n’ont pas d’employeurs déclarés comme beaucoup des blanchisseuses qui travaillent à la journée. Le plus souvent, elles ont des « employeurs multiples ».
Les autres travaillent dans d’autres blanchisseries de Cachan ou des communes voisines. Pour les deux autres veuves « chefs de famille », l’une est couturière, l’autre journalière.
Pour l’ensemble de ces 143 femmes, 75 d’entre-elles sont blanchisseuses. Parmi elles, seize sont « patronnes ». Elles sont toutes mariées avec un blanchisseur lui-même « patron » de leur blanchisserie.
Puis trente autres femmes ont des employeurs divers dans des blanchisseries cachanaises ou autres. Plusieurs autres professions de femmes sont liées au « travail du linge » : six femmes sont couturières, deux sont faux-collières. Puis nous avons des représentantes uniques de différents métiers du linge : casquettière, culottière, confectionneuse, fourreuse, lingère, repasseuse.
Ensuite, nous avons quelques femmes qui exercent d’autres métiers : quatre domestiques, trois journalières, deux manutentionnaires, une marchande de vins, une employée, une mécanicienne, et une jeune apprentie. Certaines travaillent dans des blanchisseries. Il y a aussi quarante femmes qui « sont au foyer ». Ce qui semble assez peu si nous comparons cette situation avec d’autres rues de Cachan en 1926.
Pour ce qui concerne les cent un hommes vingt sont considérés comme « patrons » parmi eux il y a dix-sept blanchisseurs. Mais il y a aussi un marchand de vins, un médecin, un houilleur. Dix-sept autres blanchisseurs ne sont pas patron mais plutôt « garçons blanchisseurs » huit d’entre-deux ont un employeur fixe désigné dans les registres de recensement et neuf autres ont des employeurs divers.
Les autres hommes de la rue ont des métiers qui n’ont rien à voir avec « les métiers du linge » en dehors d’un « coupeur de tissu ». Plusieurs parmi eux sont époux de blanchisseuses.
Nous trouvons cinq imprimeurs, cinq journaliers, quatre menuisiers, trois manœuvres, trois mécaniciens. Puis des représentants uniques de divers corps de métiers. En particulier le bâtiment avec des : cimentier, charpentier, maçon, menuisier, zingueur.
Puis nous avons des employés : de banque, du chemin de fer, de librairie, des garçons de bureau. Nous avons un gardien de la paix et un professeur chez les fonctionnaires. Citons encore quelques autres métiers divers : bourrelier, cantonnier, charretier, chauffeur, cuisinier, emballeur, magasinier, tanneur, ou garçon de laboratoire. Un dernier métier à signaler est celui de Monsieur Michel. Il est employé de l’octroi de Cachan. Il est chargé d’encaisser les taxes d’octrois pour une liste assez longue d’objets assujettis aux droits d’octroi : les boissons et liquides, les comestibles, les fourrages, les matériaux et divers objets parmi lesquels nous trouvons le savon pour six francs les 100 kilos. Les vernis, cirages, gommes ou résines pour 25 francs l’hectolitre et bien d’autres produits encore.
Nous avons vu que le nombre de personnes nées à Arcueil-Cachan est plus important dans la rue Cousté que dans d’autres rues cachanaises. Aussi, nous avons voulu savoir si cette implantation de Cachanais était ancienne en faisant quelques recherches dans les registres d’état civil sur les « patrons blanchisseurs » de la rue. Seules les origines des hommes peuvent être étudiées car dans les registres de recensement, les femmes portent leur nom marital et non leur patronyme de naissance. Nous évoquerons ici seulement quelques familles.
Plusieurs générations de Blanchisseuses
Au n° 1 de la rue se trouve la blanchisserie Chanevas :
Le patron, Jules Marius Chanevas est né le 8 avril 1888 au n°1 de la rue Cousté. Ses parents, Léonard Alphonse Chanevas et Laurence Joséphine Duval, sont tous les deux blanchisseurs. Son père 29 ans et sa mère 28 ans au moment de sa naissance. Sur son acte de naissance est cité comme témoin : Ursein Perseil (35 ans), blanchisseur. Jules Marius Chanevas s’est marié le 17 juillet 1912 avec Marie Louise Tison née en 1888 à Thoygné, dans la Sarthe.
Son père, Léonard Alphonse Chanevas est né le 29 janvier 1859 au n°16 de la rue Bronzac (aujourd’hui rue Camille Desmoulins), à Cachan de Théodore Désiré Chanevas (37 ans) cultivateur, et de Flore Mélanie Heurteaux (30 ans) sans profession. Sur son acte de naissance est cité comme témoin son oncle : Jean François Chanevas (27 ans) Blanchisseur. Théodore Désiré Chanevas est né le 31 octobre 1821 de Jean Pierre Chanevas et de Jeanne Geneviève Blaure. Comme témoin nous avons Claude Pierre Chanevas, vigneron à Arcueil-Cachan.
Le patron, Paul Henri Binard est né le 18 janvier 1891 au n° 21 de la rue des Tournelles à Cachan. Ses parents, Henri Auguste Binard et Désirée Charlotte Courteille sont blanchisseurs tous les deux. Son père a 25 ans et sa mère 23 ans au moment de sa naissance. Comme témoin sur son acte de naissance, il y a Louis Bernard, 52 ans, blanchisseur, qui est un de ses aïeuls paternels. Paul Henri s’est marié à Châtillon le 26 août 1916 avec Denise Alphonsine Héloïse Crettè.
Les parents de Désirée Charlotte se sont mariés le 19 avril 1890. Au moment de leur mariage, ils habitent déjà au 2 rue Cousté. Sa mère, Charlotte Désirée Courteille est née le 30 août 1867 au n° 5 de la voie Creuse (aujourd’hui rue Marcel Bonnet) de Joseph Courteille (29 ans, serrurier) et d’Adélaïde Minard (28 ans, blanchisseuse). Adélaïde Minard est née le 5 février 1839 de Jean Léonard Minard (32 ans, carrier) et de Marguerite Dumont (28 ans, Maîtresse blanchisseuse).
Le père de Paul Henri, Henri Auguste Binard est né le 21 avril 1865 au n° 2 de la rue Cousté de Henri Binard (26 ans) et de Clémentine Lambert (21 ans), tous les deux sont blanchisseurs. Comme témoin de la naissance nous trouvons le sieur François Auguste Lambert, blanchisseur. Clémentine Lambert est née le 25 septembre 1844 du sieur François Auguste Lambert (23 ans) et de Clémentine Marguerite (23 ans) demeurant rue du Pont à Cachan. Tous les deux sont blanchisseurs. Comme témoins nous trouvons Denis Pépin (37 ans) maître blanchisseur à Cachan et Guérard Pierre maître blanchisseur à Gentilly. François Auguste Lambert est né le 1er octobre 1821 de François Lambert et de Joséphine Gilberte Beurrier. Les témoins sont Jean François Lambert (53 ans), vigneron qui ne sait pas signer et Jacques Beurrier (56 ans) vigneron, tous les deux d’Arcueil.
Le patron, Joseph Louis Beucher est né le 4 juillet 1891 au n° 27 de la rue Camille Desmoulins à Cachan. Ses parents, Ernest Zacharie Beucher et Adèle Alphonsine Pépin sont blanchisseurs tous les deux. Son père a 32 ans et sa mère 28 ans au moment de sa naissance. Comme témoin sur son acte de naissance, il y a Joseph Marie Pépin, 60 ans blanchisseur à Cachan, qui est son aïeul. Joseph Louis s’est marié le 25 févier 1918 avec Charlotte Amblard Adèle Alphonsine Pépin est née le 11 septembre 1863 au n° 27 de la rue Bronzac de Joseph Marie Pépin (32 ans) et de Françoise Adèle Guilleminault (32 ans). Les parents d’Adèle sont tous les deux blanchisseurs. Joseph Marie Pépin est né le 14 juillet 1831 de Jacques Claude Pépin (24 ans Maître blanchisseur) et de Marie Désirée Condamine (23 ans).
Ils sont domiciliés au « hameau de Cachant » selon le registre d’état civil.
Le patron, Anatole Henri Roger est né le 16 mai 1872 à l’Haÿ-les Roses. Ses parents, Henri Alexandre Roger (47 ans) et Désirée Berrois (32 ans) sont « entrepreneur en voitures publiques » ( ?) et couturière. Anatole Henri Roger s’est marié le 21 janvier 1893 avec Félicitée Marie Augustine Lacointe, née à Boulogne Billancourt. Ils sont tous les deux blanchisseurs au moment de leur mariage, l’épouse habite au n° 49 rue Camille Desmoulins. Les témoins du mariage sont Louis et Hyppolite Roger, frères du marié, tous les deux charretiers à l’Hay et Paul Lacointe, oncle de l’épouse, blanchisseur à Boulogne Billancourt (autre ville de blanchisseurs). Anatole Henri Roger, outre son métier de blanchisseur, avait la responsabilité de la fanfare de Cachan.
Les parents de Félicitée Marie Augustine Lacointe sont Pierre Augustin Lacointe (décédé en 1887 au n° 49 de la rue Camille Desmoulins) et Marie Eléonore Lefebvre, tous les deux blanchisseurs. Anatole Henri Roger a une fille, Berthe née le 23 mars 1901, elle épouse Léon Emile Jules Chuet, le 15 avril 1922, lui-même cuisinier. Il est né le 16 octobre1898. Avec son frère Max, leur fille Jeannine Eliane, née le 30 octobre 1924, a été blanchisseuse dès l’âge de 15 ans et jusqu’en 1974 dans la blanchisserie de leur grand père au n° 15 de la rue Cousté. Ensuite, elle travaillera hors de Cachan. Elle épouse Monsieur Robert Nicolas, tôlier en prototype. Aujourd’hui retraitée, elle nous raconte qu’en 1939 la blanchisserie avait trois camions dont un, « celui qui avait une publicité pour « la vache qui rit », a servi à toute la famille pendant l’exode ». Ou encore que : « Son grand-père qui livrait le linge avec des chevaux avait dû les abattre pendant la guerre. »
Le patron, Paul Adrien Lahir est né le 12 février 1897 au n° 11 rue Cauchy à Arcueil. Ses parents, Pierre Joseph Lahir et Marie Virginie Heinrich sont corroyeur et blanchisseuse. Paul Adrien s’est marié le 10 mai 1919 avec Marguerite Léonie Charton. Pierre Joseph Lahir est né le 21 avril 1845 au n° 2 de la route d’Orléans à Arcueil, de Pierre Lahir (45 ans, vernisseur sur cuir) et de Marie Anne Muller (38 ans, ménagère).
Le patron, Jules Eugène Désiré Mignon est né le 23 juillet 1884 au n° 30 de la rue Maurepas à Thiais. Ses parents, Eugène Louis Mignon et Louise Rosalie Lambert sont blanchisseurs. Son père a 32 ans et sa mère 24 ans au moment de sa naissance. Sur son acte de naissance se trouve comme témoins, Louis Denis Duperrey (33 ans), blanchisseur à Cachan. Jules Eugène Désiré Mignon s’est marié à Arcueil-Cachan le 3 octobre 1908 avec Clémentine Adèle Bétencourt, née le 6 juillet 1884 au n° 28 rue du Pont à Cachan. Ses parents, Auguste Clément Bétencourt (30 ans) et Marie Françoise Pépin sont tous les deux blanchisseurs. Ils se sont mariés le 7 septembre 1878. Leurs parents, pour lui, sont Jean Baptiste Betancourt et Marguerite Adélaïde Lambert, blanchisseurs demeurant au n° 8 rue des Tournelles et pour elle, Joseph Marie Pépin et Françoise Adèle Guilleminault, blanchisseurs demeurent au n° 27 de la rue Bronzac. Les témoins de leur mariage sont Auguste Lambert (57 ans) et Antoine Pépin (44 ans). Tous les deux sont blanchisseurs. La blanchisserie Beucher et la blanchisserie Mignon avaient donc des patrons qui étaient cousins par alliance.
Le patron, Louis Camille Adolphe Verdier est né le 23 mars 1888 au n° 14 de la route de Bourg la Reine à Cachan. Ses parents, Ferdinand Verdier (27 ans) et Marie Besnard (22 ans) sont blanchisseurs tous les deux. Sur son acte de naissance se trouve Auguste Brisson (44 ans), blanchisseur. Louis Camille Adolphe Verdier se marie le 23 avril 1911 avec Eugénie Pauline (née en 1890 à Arcueil) puis il se remarie le 10 avril 1920 avec Eugénie Brabant.
Le patron, Madame Veuve Roudier est née Amélie Naudin, le 31 décembre 1872 à Bagneux. Son père Emile Naudin était cantonnier au moment du mariage de sa fille. Il avait 57 ans, il habitait à Arcueil-Cachan au n° 75 de la route d’Orléans. Sa mère, Hortense Potel avait 57 ans. Amélie Naudin a épousé, le 26 mars 1894, Louis Joseph Roudier, né le 28 octobre 1871, il est blanchisseur. Elle est veuve depuis le 29 juillet 1902. En effet, son mari est décédé à l’âge de 31 ans à son domicile au n° 28 de la rue Camille Desmoulins. Les parents de ce dernier, Camille Roudier et Marie Désirée Verdier demeuraient au n° 37 rue Camille Desmoulins à Cachan. Ils étaient, l’un et l’autre, blanchisseurs au moment du mariage de leur fils en 1894. Camille Roudier est décédé le 21 mars 1903 à Arcueil-Cachan, peu après son fils. Il y était né le 24 juillet 1837 de François Roudier, maçon.
Le patron, Jean Victor Paysant est né le 28 février 1880 au n° 27 de la Grande Rue (aujourd’hui rue Emile Raspail) à Arcueil. Ses parents Nicolas Joseph Paysant (39 ans) et Françoise Girard (33 ans) sont teinturier et blanchisseuse. Jean Victor Paysant s’est marié le 21 mai 1910 avec Augustine Dubosq.
Le patron, Alexandre Joseph Bruneau est né le 28 décembre 1876 au n° 33 de la rue Cousté. Ses parents Paul Arsène Bruneau (28 ans) et Joséphine Marguerite Parrot (26 ans) sont tous les deux blanchisseurs. Alexandre Joseph Bruneau s’est marié le 27 mai 1905 avec Léontine Célestine Henry. Au moment du recensement, leur fille Marie Louise Juliette Bruneau, née le 17 février 1906 travaille dans l’entreprise familiale comme blanchisseuse.
Du fin ou du gros ?
Selon pierre Larousse il y avait plusieurs sortes de blanchisseuses ou blanchisseurs :
«La blanchisseuse de fin, celle qui ne blanchit que le linge fin, comme bonnets de femmes, cols, cravates, fichus, chemises, etc. Le blanchisseur de gros, celui qui ne blanchit que du gros linge, les grosses pièces telles que draps, serviettes, torchons. »
Les documents consultés ne nous disent pas si nous avions dans la rue Cousté, des blanchisseries fines ou de gros sauf pour la blanchisserie Chanevas qui fit les deux. Nous pouvons seulement constater que l’essentiel de l’activité humaine de la rue était consacrée à la blanchisserie, cela sur plusieurs générations.
Activité qui, dès 1903, était mentionnée dans un ouvrage intitulé : « Les métiers qui tuent »
«Les blanchisseurs et blanchisseuses qui manient le linge souillé sont frappés en nombre considérable par la tuberculose». En 1878 on décrivait déjà ce travail : « le mercredi l’ouvrier, accompagné de tous les membres son ménage, transporte au moyen d’une voiture à cheval louée à cet effet, le linge qu’il avait reçu, la semaine précédente pour le blanchir. »
Une communauté ancienne.
Il s’agissait, au moment de la naissance de Cachan en 1923, d’une communauté installée sur plusieurs générations dont le poids et les traditions ont probablement marqué la rue pendant longtemps et dont on trouve les traces dans l’architecture de nombreux bâtiments.
Cela même si, comme le montre L.-L. Veyssière, les blanchisseries ont commencé à diminuer dès 1900.
De 120 au début du siècle, elles ne sont plus que 105 en 1923 sur Cachan. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une blanchisserie dans la rue Cousté.
En date du 26 février 1732, un édit royal de Louis XV fait « Défense aux blanchisseurs de lessive du faubourg Saint-Marcel de continuer leur blanchissage dans le lit de la rivière Bièvre ». En 1754, le Grand Maître des Eaux fixe par ordonnance une réglementation pour les industries fixées le long de la Bièvre, ainsi que les cotisations à payer par les blanchisseurs. Au XIXe siècle, la blanchisserie profite du démantèlement des grandes propriétés le long de la Bièvre pour continuer son développement.
La rue Coustè aurait-elle été créée sans ces événements qui ont repoussé les Blanchisseurs en dehors de Paris ?
C’est leur implantation le long des bras de la Bièvre qui a structuré notre centre ville avec des parcours de rues qui répondaient aux besoins d’implantations des blanchisseries.
Marcel BREILLOT
Cet article a été publié dans les "Chroniques du Val de Bièvre" N° 66, publié par les "Ateliers du Val de Bièvre" 9 rue Amédée Picard 94230 Cachan
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