Prévention routière à Cachan
Un décret du 27 mai 1921 institue le premier Code de la route, bientôt suivi du permis de conduire.
C'est la transformation d'un code de bons usages en un code administratif.
La circulation automobile a d'abord été soumise à la loi de 1851 concernant "la police du roulage et des messageries". En 1899, un décret a limité la vitesse des véhicules à moteur à 30 km/h en
rase campagne. Le contenu du Code est modifié à de nombreuses reprises afin de tenir compte de l'évolution des véhicules et des voies routières.
Le 10 mars 1923, le premier maire de Cachan, Amédée Picard, après avoir pris quelques arrêtés de délégation à l’égard de ses adjoints, prend un arrêté qui concerne l’ensemble de
la circulation automobile dans notre commune.
- Art.1 La vitesse maximum de 12 kilomètres à l’heure est prescrite à tous les véhicules
automobiles dans la traversée de l’agglomération communale.
- Art.2 L’usage des sifflets, sirènes, de l’échappement libre est également
interdit.
- Art.3 Les automobilistes ne devront pas projeter de lumière aveuglante ni faire du
bruit susceptible d’effrayer les chevaux.
- Art.4 Les contraventions aux dispositions qui précédent seront constatées par
procès-verbal et poursuivies conformément à la loi.
Le 15 décembre 1926, le maire signe deux autres arrêtés sur la circulation dans la commune.
- Art.1 Tout conducteur de véhicule est tenu de prendre les précautions nécessaires pour éviter les projections de boue sur les
passants ou les immeubles.
- Art.2 Les véhicules poids lourds devront être munis d’un dispositif de protection efficace contre les projections de boues dans
toutes les circonstances où la circulation sera de nature à éclabousser les passants ou les immeubles.
Puis le maire de Cachan modifie sensiblement son arrêté du 10 mars 1923 à propos des limites de vitesse:
- Art.2 Les conducteurs de véhicules quelconques ne doivent pas dépasser 30 kilomètres à l’heure,
Pour les camions et voitures non pourvus de bandages pneumatiques, la vitesse sur aucune voie de la commune, en aucune circonstance, ne peut
être supérieure à 15 kilomètres à l’heure.
Nous pouvons mesurer ici l’évolution de la circulation automobile dans notre ville en moins de 90 ans.
Les archives municipales ne nous disent pas si le maire pensait aux voitures de livraison telle que celle de la blanchisserie de l’Aqueduc de Monsieur Verbecq installée au n° 65 de la rue Camille
Desmoulins ou bien aux chevaux tels que celui de la boulangerie Veyssière pris ici en photo devant le studio Hamelle au n°2 de l’avenue Carnot.
Nous pouvons aussi imaginer le nombre de plaintes de Cachanais contre les « fous du volant » qui l’ont amené à prendre ces arrêtés probablement à la demande de ses concitoyens excédés par ces
nuisances nouvelles.
Marcel BREILLOT
Cet Article est parru dans le N° 73 des "Chroniques du Val de Bièvre" revue des "Ateliers du Val de Bièvre"
Voir le site : http://lesateliersduvaldebievre.fr/